samedi , 27 juillet 2024
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Synthèse des intervenants à la journée du 17 mai 2024 consacrée au thème de l’UIT « Innovation numérique et développement durable »

Synthèse des intervenants à la journée du 17 mai 2024 consacrée au thème de l’UIT « Innovation numérique et développement durable »

Synthèse des intervenants à la journée du 17 mai 2024 consacrée au thème de l’UIT « Innovation numérique et développement durable »

 

  • Résumé de l’intervention de​​ M.​​ Bertrand Piccard (Explorateur​​ et Environnementaliste Suisse): solutions technologiques pour un développement durable et écologique

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Vous m'avez demandé de parler du rôle de la science et de la technologie pour la protection de l'environnement en contribuant à réduire le dégagement du CO2.

Si face à la situation écologique actuelle de notre planète de nombreux activistes nous disent qu'il est impossible de changer les choses, nous présents à cette conférence nous sommes tous engagés dans la recherche de solutions technologiques afin de réduire l'empreinte carbone en suivant la volonté des pionniers et explorateurs qui​​ ont toujours​​ affirmé​​ que nous pouvons changer les choses.

Pour comprendre ces​​ volontés, analysons le passé. Déjà lors de l’invention de l’écriture, plusieurs pensaient à l’époque qu’il était impossible de passer du langage parlé à l’écrit. L’invention de l’imprimerie ou de la machine qui remplaça la force humaine ont été également mal accueillies par le passé. Dans le domaine de l'aviation, plusieurs scientifiques affirmaient avant le 20ème siècle avec des preuves scientifiques qu'il est impossible de faire décoller un avion. Il a fallu attendre les frères Wright, qui ont mené des expériences réussies pour assurer une portance avec la vitesse, pour que l'avion décolle pour la première fois au début du 20ème siècle. Ainsi les pionniers nous montrent​​ que parfois ce qui est impossible devient possible.C:\Users\DELL\AppData\Local\Microsoft\Windows\INetCache\Content.MSO\DC311685.tmp

Aujourd’hui, face à la crise écologique actuelle, nous avons besoin d’innovation technologique pour parvenir à des solutions efficaces et rentables pour tous. Il faut comprendre qu’il est tout à fait possible de concilier économie et écologie.

 

Au sein de notre Fondation Solar Impulse, nous avons actuellement identifié plus de 1 600 solutions technologiques visant à protéger l'environnement tout en étant rentables pour l'entreprise.

Par exemple, lorsque vous avez une maison non isolée, cela vous coûte de l’argent pour la chauffer ou la climatiser. Mais si vous utilisez une bonne technologie écologique pour bien l’isoler, vous devenez plus efficient. Parfois, la consommation énergétique dans ce cas précis peut être divisée par cinq. Nous aurons donc des économies d’énergie. Cela nous permettra d’économiser de l’argent pour investir dans une économie plus écologique. C’est ce que j’appelle l’efficience et la croissance qualitative.

Face à un monde qui pollue beaucoup en gaspillant les ressources naturelles, il est urgent de changer de modèle économique. En effet, les modèles actuels s’appuient sur toujours plus de production et de consommation et parfois sur des salaires relativement bas. Ainsi en changeant de modèle on passe d’une économie quantitative à une économie qualitative et efficiente. Il faut penser à moderniser l'économie en réduisant les systèmes anciens qui consomment beaucoup d'énergie et qui produisent du CO2 et des déchets.

Beaucoup de gens pensent que les énergies renouvelables ne produisent pas suffisamment d’énergie. Mais avec notre projet d'avion solaire, nous avons pu décoller avec moins de puissance certes, mais en réduisant la vitesse.

Nous travaillons actuellement sur un projet d’avion à hydrogène dans le cadre de Climate Impulse. Climate Impulse est la nouvelle initiative environnementale et technologique que je dirige. Ce sera le premier avion à hydrogène à faire le tour du monde sans escale, alors qu'avec l'avion Solar Impulse, nous l'avons fait avec 17 escales. Un tour du monde de​​ neuf​​ jours avec un avion à hydrogène sans émissions de CO2 créera certainement un changement de paradigme.

Soyons tous des pionniers et des explorateurs dans la recherche de solutions rentables et efficientes. Je suis sûr que nous pouvons trouver​​ aussi​​ des solutions écologiques rentables au Maroc. Un pays de jeunesse engagé depuis longtemps dans l’écologie. À bientôt.

 

  • Résumé de l’intervention de Si Mohamed Essaaidi​​ (DG de​​ l’EMSI)​​ : des villes intelligentes durables pour l’accélération des objectifs de développement durable​​ 

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Dans notre monde en constante évolution, où plus de la moitié de la population mondiale vit désormais dans des zones urbaines, la manière dont nous concevons, développons et gérons nos villes aura un impact significatif sur notre capacité à atteindre les objectifs de développement durable fixés par les Nations Unies. Les villes intelligentes offrent une opportunité sans précédent de transformer nos environnements urbains en centres d'innovation, de durabilité et de prospérité. Grâce à l'intégration de technologies avancées telles que l'Internet des objets (IoT), l'intelligence artificielle (IA) et l'analyse de données, les villes peuvent optimiser leurs opérations, améliorer l'efficacité des services publics et améliorer la qualité de vie de leurs citoyens. L'une des principales contributions des villes intelligentes à l'atteinte des objectifs de développement durable réside dans leur capacité à réduire les émissions de carbone et à atténuer les effets du changement climatique.​​ 

Grâce à des infrastructures intelligentes telles que les réseaux de transport électrique, les bâtiments à haute efficacité énergétique et les systèmes de gestion intelligente de l'eau, les villes peuvent réduire leur empreinte carbone tout en améliorant leur résilience aux chocs environnementaux. Parallèlement, les villes intelligentes peuvent également favoriser l'inclusion sociale et économique en garantissant l'accès équitable aux services de base tels que l'éducation, la santé et le logement. En utilisant des technologies innovantes telles que les plateformes de participation citoyenne en ligne et les applications mobiles pour les services gouvernementaux, les villes peuvent renforcer l'engagement des citoyens et promouvoir une gouvernance transparente et responsable. Cependant, la transition vers des villes intelligentes durables ne se fera pas sans défis. Des questions telles que la protection de la vie privée des données, la sécurité des systèmes informatiques et l'accès équitable aux technologies doivent être abordées de manière proactive pour garantir que personne n'est laissé pour compte dans cette transformation. Ainsi, les villes intelligentes durables sont essentielles pour accélérer la réalisation des objectifs de développement durable. En collaborant étroitement avec les gouvernements, le secteur privé, la société civile et les citoyens, nous pouvons créer des environnements urbains qui sont non seulement plus efficaces, mais aussi plus inclusifs, résilients et durables. En investissant dans l'innovation, en adoptant des politiques progressistes et en favorisant la collaboration internationale, nous pouvons créer un avenir urbain où chaque ville joue un rôle vital dans la construction d'un monde meilleur pour tous.

  • Résumé​​ de l’intervention de​​ Si​​ Amine El Rhayour ( Directeur AFD.TECH)​​ :​​ L'intelligence artificielle au service du développement durable : opportunités et défis

 

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Dans le monde en évolution rapide d'aujourd'hui, l'intégration de l'intelligence artificielle (IA) dans les stratégies de développement durable​​ offre des opportunités exceptionnelles tout en présentant des défis cruciaux à relever. Cette fusion de la technologie et de la durabilité promet un avenir où l'efficacité, la responsabilité et la préservation de l'environnement vont de pair.

 

Les opportunités découlant de cette intégration sont vastes et prometteuses. L'IA, en analysant d'énormes ensembles de données environnementales, peut déceler des schémas complexes qui échappent souvent à l'observation humaine. Ces analyses permettent des prévisions plus précises sur les tendances environnementales, essentielles pour une gestion des ressources naturelles éclairée et efficace. De plus, l'IA joue un rôle clé dans l'optimisation des processus industriels et agricoles, contribuant ainsi à réduire les déchets, minimiser l'empreinte carbone et améliorer l'efficacité énergétique.

 

Toutefois, ces opportunités s'accompagnent de défis significatifs. Le principal défi réside dans l'éthique : comment garantir que l'IA est utilisée de manière responsable et équitable, en prenant en compte les impacts sociaux et environnementaux ? La transparence des algorithmes, la protection de la vie privée et l'accès équitable aux avantages de l'IA sont au cœur de cette réflexion.

 

De plus, il est crucial de souligner que l'IA ne devrait pas remplacer complètement les compétences humaines, mais les compléter. Investir dans la formation et le développement des compétences est essentiel pour que les individus puissent travailler efficacement avec les systèmes d'IA.

Enfin, la durabilité de l'IA elle-même est un sujet crucial. Les infrastructures nécessaires pour l'IA, comme les centres de données, peuvent avoir un impact écologique significatif. Il est donc impératif de​​ développer des solutions d'IA éco-responsables qui minimisent leur empreinte écologique.

 

En conclusion, l'intégration de l'IA dans les stratégies de développement durable ouvre de nouvelles voies pour relever les défis environnementaux. Cependant, ces opportunités nécessitent une approche éthique, une collaboration interdisciplinaire et des investissements dans les compétences humaines et la durabilité technologique. Ensemble, nous pouvons exploiter le plein potentiel de l'IA pour un avenir plus durable et équitable pour tous.

  • Résumé de l’intervention de​​ Si​​ Amine Charar (Expert​​ IT)​​ :​​ Défi majeur de la durabilité des infrastructures liées aux Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) Amine Charar

 

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Cette intervention souligne le défi majeur de la durabilité des infrastructures liées aux Technologies de l'Information et de la Communication (TIC). Les TIC sont indispensables dans notre société actuelle, mais elles suscitent aussi des inquiétudes croissantes sur leur impact environnemental et leur empreinte carbone.

Le secteur des TIC consomme environ 4 à 6 % de l'électricité mondiale. De plus, il émet à peu près autant de CO2 que le secteur aérien. Voici quelques exemples pour illustration :

  • Les data centers représentent à eux seuls environ 1 % de la consommation mondiale d'électricité.

  • La cryptomonnaie Bitcoin utilise plus d'électricité que des pays entiers comme la Suède ou l'Argentine.

  • L'intelligence artificielle (IA), notamment les modèles génératifs, a une consommation énergétique importante.

 

Cependant, ces chiffres doivent être nuancés :

  • Pour parcourir environ 0,6 km en voiture électrique, il faut autant d'électricité que pour regarder une vidéo de 2 heures sur un ordinateur portable.

  • L’Efficacité énergétique progresse sans cesse : une étude de 2015 avait estimé que le secteur utiliserait 20% de l’électricité mondiale en 2025 : ce n’est pas le cas.

D’autre part, les TIC peuvent contribuer à la lutte contre le changement climatique de plusieurs façons:

  • Les entreprises qui passent au cloud peuvent diminuer leur consommation d'énergie de 65% et leurs émissions de carbone de 84 %.

  • L'IA offre des possibilités importantes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans différents secteurs tels que l'énergie, les transports, l'agriculture et le logement.

  • L'utilisation de l'IA pour gérer le trafic routier a permis à certaines villes, comme Zurich, de baisser leur consommation d'énergie de façon significative.

Pour encourager la durabilité, il est important d'utiliser les TIC de manière responsable et de soutenir le développement de TIC "vertes" (green ICT). Cela implique notamment de recourir à de l'électricité verte provenant des énergies renouvelables pour faire fonctionner les infrastructures des TIC. De plus, l'amélioration de l'efficacité énergétique du secteur des TIC et la sobriété des modèles d'IA sont des enjeux essentiels pour assurer un avenir durable.

  • ​​ Résumé de l’intervention de​​ Si Belaid Aich​​ (Consultant) :​​ Le Capital Humain, Moteur de l’innovation et de la croissance

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Le capital humain désigne l'ensemble des compétences, connaissances, talents et aptitudes des individus au sein d'une organisation ou d'une société. Il représente la valeur ajoutée que les personnes apportent à travers leur expérience, leur éducation, leur formation et leur expertise.

L'innovation, quant à elle, se réfère au processus de création et de mise en œuvre de nouvelles idées, produits, services ou méthodes, qui génèrent de la valeur économique, sociale ou environnementale. Elle ne se limite pas à la seule maîtrise des outils et des techniques spécifiques. 

C'est la combinaison des compétences techniques et non techniques qui permet aux individus et aux équipes de générer de nouvelles idées, de résoudre des problèmes complexes et de transformer ces idées en réalité, contribuant ainsi à l'avancement et au développement dans divers domaines.

En effet, l'innovation est un processus complexe qui implique également des aspects humains, créatifs et organisationnels. Elle résulte souvent de la mobilisation du capital humain pour résoudre des problèmes, explorer de nouvelles opportunités et stimuler la croissance et la compétitivité.

Dans le contexte du développement de l'innovation, le capital humain joue un rôle crucial en fournissant les compétences, les connaissances et la créativité nécessaires pour concevoir, développer et mettre en œuvre des idées novatrices. En investissant dans le développement du capital humain, les organisations peuvent favoriser un environnement propice à l'innovation, stimulant ainsi la croissance économique, l'avancement technologique et l'amélioration de la qualité de vie.

  • Résumé de l’intervention de Si Abdelouahid Jraifi​​ (LAB/PHE-MS.FSR) :​​ Numérique et développement durable : Où en est le Maroc ?

 

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L’innovation numérique et le développement durable (DD) sont importants et convergent pour façonner notre avenir. Actuellement, les enjeux et les défis environnementaux sont nombreux et pour les relever, l’intégration des technologies numériques au niveau de plusieurs secteurs devient incontournable.

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Le Maroc, à l’instar d’autres pays, affiche une dynamique importante au niveau du développement du secteur numérique et du DD. Pour comprendre pleinement l'engagement du Maroc dans ce domaine, examinons certains indicateurs. Dans ce cadre, je vais me contenter de présenter quelques chiffres pour repérer les lacunes et prendre des décisions plus éclairées.

 

L’indice NRI (Indice de préparation aux réseaux) est un indice composite, formé de 53 sous-indices et qui englobe plusieurs aspects : technologique, gouvernance, population, socio-économique et développement durable. Il ressort du dernier rapport de l’institut Portuland en 2023, que la plupart des indicateurs sont au-dessus de la moyenne mondiale. Il s’agit en particulier des sous-indices d’accès, de régulation, de sécurité et autres. Mais toujours est-il que la migration de notre pays vers une économie de savoir verte et inclusive nécessite l’élaboration de programmes qui minimisent les inégalités en matière d’inclusion numérique et économique.

 

Il est indéniable qu’au Maroc, la révolution numérique est en marche. Pour autant, notre pays doit faire face à de nombreux défis pour en saisir pleinement toutes les opportunités et générer une croissance durable.

 

 

 

 

 

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