Dans un monde de plus en plus interconnecté, la « souveraineté numérique » émerge comme un impératif pour les États souhaitant maîtriser leur destin numérique. Alors que l’Internet s’est imposé comme un outil incontournable pour la gouvernance et les services aux citoyens, de nombreux pays se trouvent confrontés à la domination de géants technologiques des GAFAM. Ce phénomène est qualifié par certains penseurs de « colonialisme numérique », une forme de contrôle subtil qui dépasse le simple cadre économique pour toucher à la politique et à la société.
Ce nouvel ordre mondial, caractérisé par une infrastructure numérique omniprésente, soulève des questions cruciales. La dépendance vis-à-vis de fournisseurs étrangers comme les GAFAM pour le stockage et le traitement des données expose les nations à des risques vitaux puisqu’il y va de leur sécurité et de leur souveraineté. Dans starlink, système permettant de fournir Internet au monde entier grâce à une constellation satellites, les données sont traitées par des switches intégrés dans les nano-satellites et donc aucun système terrestre ne pourra les contrôler. Face à ces enjeux, la quête d’un cloud national ou souverain apparaît comme une solution viable, bien que complexe. Elle nécessite des investissements conséquents et le développement de compétences locales, tout en posant des défis de coût et de sécurité. Tout particulièrement pour les États qui ne peuvent supporter le poids les financements exigés par la sécurité numérique.
L’urgence d’une telle réflexion a été mise en lumière lors du séminaire, récemment organisé à Rabat sur la migration sécurisée vers le cloud. Le thème retenu, pour cette journée, organisée par le ministère en charge de la transition numérique en association avec la Direction Générale de la Sécurité des Systèmes d’Information (DGSSI) était « comment assurer une migration sécurisée vers le cloud ». Les entretiens et articles proposés dans notre dossier lèvent le voile sur les perspectives variées des experts sur cette problématique cruciale. La voie vers une véritable souveraineté numérique est semée d’embûches, mais elle est essentielle pour garantir aux nations une autonomie face aux enjeux du digital.
Alors que nous nous dirigeons vers un avenir où la technologie façonne de plus en plus nos sociétés, il est impératif que chaque pays prenne conscience de ces défis. La souveraineté numérique ne doit pas être une option, mais une priorité stratégique pour garantir la sécurité et la prospérité de nos sociétés dans un monde digitalisé.
Pour traiter ce dossier de la souveraineté digitale, nous vous proposons deux entretiens et trois articles :
Entretien avec Ahmed Azirar. Professeur universitaire d’économie, de commerce international et d’intelligence des marchés. C’est sous sa direction que le rapport « Souveraineté numérique pourquoi le Maroc ne peut y échapper ? » a été élaboré en 2024.
Entretien avec Samuele Fratini docteur en sciences sociales.
Synthèse du séminaire « comment assurer une migration sécurisée vers le cloud » organisé par le Ministère en charge de la transition numérique et la DGSSI les 7 et 8 octobre 2024 à Rabat.
Fiscalité et souveraineté numérique en cinq points
La souveraineté numérique en cinq points.
Dans la rubrique TIC/IA on vous propose une fiche de lecture du livre « Afrique 4.0 : la révolution digitale » présenté par Jean Michel Huet Directeur Associé BearingPoint à APIDE 24 à Marrakech. Livre préfacé par Lacina Koné DG de Smart Africa.
Dans la rubrique espace on vous propose un article de Saïd Temsamani Riffi sur « L’évolution des activités spatiales en Afrique ».
Dans la tribune libre, Ata-Ilah Khaouja revient sur « Microsoft est Mini mou »
Et bien évidemment d’autres informations enrichissantes du domaine de l’Espace sont abordées dans les rubriques (évènements et actualités, médiathèque…).
Par Ahmed Khaouja
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