A l’instar du Maroc digital 2020 qui vise à positionner le Maroc comme « hub » numérique d’Afrique, et par conséquent l’inscrire dans l’économie digitale, le présent travail se propose de construire une esquisse de projet dans le but de digitaliser « l’établissement public d’enseignement supérieur marocain » et partant le rendre « intelligent ». L’idée de base est de rendre compte de la situation des Technologies de l’Information les (TIC) qui prévaut au sein de l’établissement public d’enseignement supérieur (EPES) à travers les outils de communication et les méthodes des enseignements dispensés et aussi par le biais de son affichage signalétique, à visée informative, en vigueur et partant contribuer à l’amélioration de ces derniers à travers quelques propositions à court et à moyen terme. Dans cette perspective, l’accent sera mis sur l’exploitation intelligente des TIC au service du milieu éducatif.
Nous entendons par « établissement d’enseignement supérieur intelligent » (Smart institutions), objet de notre investigation, un établissement d’enseignement ouvert sur le monde, capable et d’assurer une qualité universelle des programmes éducatifs et d’adopter des approches pédagogiques s’inscrivant dans un écosystème digital axé sur l’innovation mais aussi sur un apprentissage durable. Pour réaliser ces objectifs, il faudra recourir à un repositionnement stratégique des (EPES) lequel suit les tendances et les exigences du marché[1]. A cet effet, il ne s’agira plus de considérer les TIC comme un levier d’innovation et d’entreprenariat capable de promouvoir des pratiques pédagogiques mais plutôt comme un gage de qualité.
Les axes retenus dans ce papier sont: (I) Les « méthodes et approches » d’apprentissage; (II) Les outils et méthodes pédagogiques utilisés dans les « salles de cours » et les moyens déployés pour accéder à l’information et aux savoir dans les «Bibliothèques» des » apprenants » et des « enseignants » au sein de l’établissement d’enseignement supérieur; (III) L’affichage signalétique dans ledit lieu; (IV) La communication interne entre l’apprenant, l’enseignant et le corps administratif.
Le choix de ces axes n’est pas fortuit, il est fait en raison de leur importance en tant que vecteur de communication qui renseigne non seulement sur la situation du système éducatif en termes de stratégies et méthodes d’enseignement en vigueur mais aussi sur la manière dont la communication professionnelle s’établit entre le corps administratif, l’enseignant et l’enseigné. Ces derniers sont souvent confrontés à de tristes réalités relatives à la lenteur des procédures administratives qui impactent négativement leur psychologie et engendrent un malaise voire des frustrations qui se répercutent négativement sur leurs rendements. D’où l’importance de les rendre souples et fluides.
Hypothèses de base
Partant du principe que l’usage des TIC dans le système éducatif ainsi qu’une visibilité moderne à visée informative et attractive permettent à un établissement d’enseignement de faire connaître la diversité de ses filières didactiques et de renseigner sur la qualité de ses programmes pédagogiques, nous essayerons de proposer quelques idées novatrices pour contribuer à côté des collègues qui nous ont précédée à l’amélioration de la qualité des vies estudiantine, professorale et administrative au sein des EPSE, et ce, en l’inscrivant dans un écosystème digital qui lui permettrait d’occuper ou de pérenniser sa place au rang des établissements d’enseignement supérieurs prestigieuses. Dans cette perspective, nous posons d’emblée les questions de recherche suivantes :
Dans quelle mesure les TIC contribuent-elles à améliorer la qualité des enseignements dans une optique intelligente ? Comment participent-elles à rendre fluide la communication entre les trois principaux protagonistes à savoir l’administration l’enseignant et l’enseigné ? En quoi l’affichage signalétique digital peut être un vecteur de communication capable de renseigner sur l’état des lieux?
Pour répondre à ces questions et bien d’autres, nous avons établi des observations[2] auprès des principaux protagonistes à savoir: les apprenants, les enseignants et le corps administratif. Le but est de collecter un maximum d’informations afin de proposer une esquisse de projet qui contribue à l’amélioration de quelques aspects qui demeurent classiques que nous avons cités de supra.
Dans ce qui suit, notre esquisse de projet sera articulée en fonction de l’ordre suivant : les méthodes et approches d’apprentissage ainsi que les outils et méthodes pédagogiques utilisés dans les salles de cours ; les moyens déployés pour accéder à l’information et aux savoir dans les Bibliothèques des apprenants et des enseignants; l’affichage signalétique et la communication interne entre l’apprenant, l’enseignant et le corps administratif.
En ce qui concerne, les méthodes d’apprentissage, nous proposons une approche pédagogique qui fait du milieu éducatif, un carrefour où se croisent les méthodes classiques basées sur le présentiel mais aussi sur le « e-Learning » dans des classes intelligentes interconnectées que l’on peut s’ en servir non seulement pour assurer la « formation diplômante » à distance au profit des pays subsahariens dans le cadre d’une coopération qui repose sur le principe « gagnant-gagnant » mais aussi pour s’ouvrir sur les écoles du monde afin de construire un meilleur référentiel. Pour ce qui est des outils et équipements que l’on devrait utiliser d’une façon systématique, nous suggérons l’usage du tableau interactif, connecté afin d’exploiter les supports audio-visuels, films documentaires, textes, encyclopédie, … dans l’acte pédagogique. Ainsi, pour préparer les apprenants à devenir les Hommes de demain, ce papier rend compte de l’importance de rattacher un « incubateur » à l’établissement public d’enseignement supérieur (EPES) afin d’impliquer davantage l’étudiant dans des projets entrepreneuriaux et d’accompagner par la suite les « Startups » au lancement de leurs propres entreprises. Ce papier ambitionne également de doter les étudiants de code d’accès aux bibliothèques internationales en ligne pour favoriser l’égalité des chances à l’accès à l’information récente et actualisée.
Afin d’avoir une meilleure visibilité auprès des nouvelles recrues et auprès des partenaires locaux et étrangers, cette esquisse de projet incite à doter les lieux d’une signalétique interactive. Elle suggère donc des équipements écologiques intelligents qui respectent l’environnement et facilitent la communication ainsi que l’orientation dans les lieux afin de dépasser les moyens de communication classiques qui se passent généralement entre un agent de sécurité et un visiteur. Ainsi dans la même optique, cette modeste recherche propose d’équiper l’ (EPES) de mobilier urbain écologique tel que, les bornes solaires connectées au wifi lesquelles font à la fois office de poubelles et de supports de recharge des Smartphones, tablettes, etc. Par ailleurs, pour faire d’une pierre deux coups, nous proposons d’exploiter lesdites bornes comme tables de plan d’orientation pour accueillir les visiteurs et leur faciliter l’accès aux locaux. Par ailleurs, ce papier souligne l’importance de mettre en place un affichage dynamique digital, à valeur informative, afin de renseigner sur les événements internes et externes (planification des examens, rattrapages, report d’un examen ou d’une séance de cours ou d’une matière quelconque, affichage des emplois du temps, programmation d’activités parascolaires, organisation d’une journée porte ouverte, etc.).
Pour ce qui est de la communication interne dans le milieu du travail, nous proposons de concevoir deux plateformes distinctes comme moyen de communication. La première permet de rapprocher la distance entre l’enseigné et l’enseignant, elle peut être utilisée comme un espace de partage de l’information et du savoir. La deuxième facilite la communication interne entre ces deux derniers et l’administration, elle peut être exploitée pour fluidifier les procédures administratives en cas de demande et/ou de réception d’un papier administratif signé, cacheté et scanné tels que : un certificat de scolarité, une attestation de travail, un relevé de notes dans le cadre de la mobilité des étudiants, etc.)
Limites de la recherche
Cette esquisse pêche par le fait qu’elle ne traite pas tous les problèmes liés à la problématique précitée. Elle propose des plateformes et des codes d’accès au savoir en ligne qui peuvent être à des prix coûteux et ne rend pas compte du facteur humain, les personnes ressources et les apprenants résidents aux internats des établissements scolaires. Ces derniers sont constamment exposés au WIFI qui émet des ondes électromagnétiques qui ont, à coup sûr, des effets néfastes sur leur santé et à leurs facultés visuelles et sensorielles.
Par soucis de dévier de la problématique soulevée de supra, ce papier ne propose pas de solutions viables pour économiser le papier et les énergies renouvelables dans le milieu scolaire, … .
Conclusion
L’intérêt général de ce papier réside dans le fait qu’il incite à l’usage des TIC dans une optique digitale, au service du système éducatif dans l’établissement public d’enseignement supérieur d’aujourd’hui. Ainsi, il présente l’avantage d’apporter quelques idées afin d’optimiser les méthodes d’enseignements et partant inscrire l’(EPES) dans le rang des établissements intelligents.
Par ailleurs, il souligne l’intérêt d’opter pour une signalétique digitale afin séduire et d’attirer davantage les potentielles nouvelles recrues ainsi que les partenaires locaux et étrangers par une visibilité attractive et par un affichage qui participe en grande partie à la promotion des pratiques des EPSE mais aussi qui permet aux étudiants de se tenir informés sur tous les événements en relation avec leur propre établissement ainsi que tous les avis et notes de service les concernant. Elle propose donc des équipements écologiques intelligents qui respectent l’environnement et facilitent la communication ainsi que l’orientation dans les lieux.
De même, elle souligne l’intérêt d’intégrer des classes de cours virtuels dans le système éducatif, d’adopter des approches et méthodes pédagogiques qui alternent et la formation en présentiel et celle en ligne afin de garantir un apprentissage concentré et durable, et partant d’assurer aux apprenants l’égalité de chance au niveau de l’accès à l’information récente en temps réel.
Pour éviter les correspondances par e-mail personnel et au risque d’avoir des réponses tardives, elle rapproche la distance entre l’enseignant et l’enseigné et leur propose une interface web[3] comme espace de partage de l’information et du savoir. En outre, elle met en avant les avantages du e-Learning et de la formation diplômante et/ou certifiante, à distance, que l’établissement public d’enseignement supérieur pourrait mettre au service du potentiel apprenant des pays subsahariens et partant renforcer davantage les liens entre Les EPSE et ceux des pays subsahariens. Enfin, elle implique l’incubateur au développement des compétences des apprenants pour faire de ces derniers les entrepreneurs de demain.
Par le présent papier, nous avons essayé de contribuer, à côté des chercheurs qui nous ont précédée, à l’amélioration de quelques aspects évoqués supra, et ce, en proposant une esquisse de projet qui exploite davantage les TIC, sous une optique digitale, au service des EPES, et partant de contribuer à les rendre intelligents. De l’examen des résultats des observations établies, il ressort que les établissements publics d’enseignement supérieur et ceux du privé sont en rapport de force. Leurs statuts et leurs attributs sont fonction de leurs valeurs « capitalistiques ». Quant à leur transition dans un écosystème digital, elle représente non seulement un levier de marketing mais aussi un gage de qualité.
Par Aziza FTOUHI experte en communication.