mercredi , 11 décembre 2024

Numérique et tempêtes solaires, un risque catastrophe !

En 2012, nous avons failli disparaître sans savoir ce que deviendrait notre espèce ainsi que notre Véhicule-Terre. Ce scénario apocalyptique, déjà vécu mais en faible intensité en 1859 et qui s’était manifesté par une grosse aurore boréale, est l’effet d’une éruption solaire de très grande ampleur cette fois-ci.

En effet, selon la NASA, une tempête solaire, observée de manière très précise par le satellite Stereo-A, a frôlé la Terre ce jour-là, le 23 juillet 2012. En perturbant le champs magnétique terrestre, cette tempête aurait pu perturber tous les réseaux électroniques et électriques, c’est-à-dire tous ce qui nous lie à la Terre et nous relie entre nous et au-dessus de nous : pannes d’électricité généralisées donc moteurs et machines à l’arrêt : trains et bateaux immobiles, usines paralysés, signalisations hors d’usage… ; pannes électroniques étendues, par conséquent, avions cloués au sol, satellites hors d’usage, systèmes GPS brouillés, tours de contrôle muettes…

Et cette fois-ci, pour reprendre l’image du véhicule, nous serions en bonne santé mais dans un véhicule qui ne répondrait à aucune commande et où tous les voyants matériels et logiciels sont éteints.

Aurore boréale ou horreur solaire?

Déjà par le passé, une grosse aurore boréale, due à la grande éruption solaire de 1859, et connue sous le nom de  » l’Événement de Carrington », avait affecté les réseaux électriques et notamment le télégraphe, principal moyen de communication de l’époque. Des dégâts vus comme dérisoires aujourd’hui, car en plus des courants électriques très intenses au sol qui ont endommagé plusieurs télégraphes dont certains ont pris feu, on a rapporté de nombreux cas de télégraphistes victimes de violentes décharges électriques.

Sauf que cette dernière tempête, se manifestant par l’aurore boréale et qui n’est que la partie visible du phénomène de radiation des particules solaires qui entrent dans notre atmosphère… Sauf que cette dernière tempête, donc, prise au sérieux par l’Académie des Sciences Américaines, aurait coûté des milliers de dollars et elle nous aurait ramenés à l’époque de la charrette et du cheval : quelle sensation de vivre le matin d’après le passage d’un tel ouragan solaire un retour dans le temps : bienvenue au XVIIIème siècle ! Et sans la moindre préparation, nous revoilà de retour à la machine et aux bateaux à vapeur, à l’éclairage au gaz et aux ballons de Montgolfière sillonnant nos cieux et adieu aux Airbus A380 et aux trains de satellites Starlink d’Elon Musk… Une véritable situation de chaos, dont les dégâts par l’absence des réseaux électriques reste remplaçable au prix, certes douloureux, d’un retour en arrière de quelques siècles.

Mais que dire d’une amnésie totale provoquée par la perte des données numériques de masse qui paralysera partiellement ou totalement l’ensemble des nerfs de notre civilisation. Cette dernière question est prise au sérieux également par certains pays tel que la Suisse, pionnière dans le stockage d’or et qui s’est mise à sécuriser les données personnelles et les mettre à l’abri d’une éventuelle attaque solaire ionisante.

Comment se protéger?

Certainement la probabilité pour que cette cyberattaque venant de l’univers ait lieu est très faible mais le risque n’est pas égal à zéro. Dans un article, publié dans la revue Space Weather en février 2014, le physicien Peter Riley présentait une analyse prédictive des risques qu’un tel événement se produise pour de bon au cours des dix prochaines années. La réponse tient en un pourcentage qui fait froid dans le dos : 12%, soit une chance sur dix.

Ainsi l’activité solaire est un sujet sérieux et d’actualité puisque les grandes compagnies d’électricité œuvrent à sécuriser leur réseau. Et les compagnies aériennes préparent déjà, en cas de pluies de particules ionisantes, des scénarios alternatifs permettant de réajuster les feuilles de route. Les pannes gigantesques de satellite sont également à l’étude et des outils de navigation et de communication très performants sont en projet.

Alors, comment réagir face à une attaque cyber-universelle de ce genre?

-Penser à la mise en place de backup ou sauvegarde des bases de données de manière à les protéger dans des endroits sous terre bien sécurisés, surtout pour les grands réseaux et les grandes infrastructures comme ceux d’électricité. Ces bases de données doivent être conçus à partir de composants durcis (voir rubrique Evènements).

-Mettre en place pour ces grands réseaux comme ceux d’électricité des plans B, c’est-à-dire des voies alternatives de secours en cas d’arrêt subitement de ces réseaux sensibles.  Les plans B normalement doivent être prévus par tous les gestionnaires des grandes infrastructures.

– Maintenir une équipe humaine à côté des humanoïdes et des systèmes intelligents pour pouvoir prendre le contrôle en cas de graves situations et particulièrement dans la gestion des grandes installations sensibles comme celles des centrales nucléaires. Et il est certain, avec l’intelligence artificielle, les humains vont perdre l’expérience et l’expertise qu’on apprend d’habitude avec les divers incidents dans temps. Malheureusement une fois les grands systèmes intelligents seront en difficulté, il est certain qu’on va se trouver dans des situations critiques face à ces grandes difficultés.

Pour conclure, dans un article récent paru dans Lte magazine, datant de janvier 2020 et intitulé « L’apocalypse Big-Dataire de 2050« , on a déjà fait référence à un scénario apocalyptique d’une autre ampleur où on a détaillé ce que les pertes des données causeraient aux états et les conséquences qui s’en suivraient, voir article sur le lien : https://lte.ma/lapocalypse-big-dataire-de-2050/.

Par Ata-Ilah Khaouja et Ahmed Khaouja

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