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Mon voyage par avion de Casa à Istanbul en novembre 2020.

Mon voyage par avion de Casa à Istanbul en novembre 2020.

Se déplacer par avion du Maroc vers une destination internationale, alors que la pandémie du Covid19 bat son plein, n’est pas une tâche facile.

En effet, après avoir pris la décision de voyager du Maroc vers la Turquie, pour assister à un séminaire international, il fallait justifier aux autorités marocaines le motif de mon déplacement, car les voyages touristiques demeurent interdits dans la conjoncture actuelle. Une fois l’autorisation de déplacement international obtenue, je devais obligatoirement fournir à l’aéroport de Casablanca, avant de monter à bord de l’avion, le test négatif au Covid19, et ce, au maximum 72 heures avant le voyage, car la plupart des pays l’exigent sauf la Turquie. Ensuite, il fallait préparer mon séjour à bord pendant le trajet, pour éviter tout risque de contamination. Personnellement, même si j’étais partiellement rassuré, je me suis efforcé de prendre quelques précautions, surtout lors de mon voyage à l’aller entre Casa et Istanbul, la Turquie n’exige pas le test négatif à l’arrivée. Précautions que j’expose, ci-après, pour l’histoire.

En effet, la plupart des virus et des autres germes ne se propagent pas facilement, en raison de la façon dont l’air circule dans les avions équipés avec des filtres, selon le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Mais tous les avions de ligne ne sont pas équipés de filtre à air HEPA, similaires à ceux installés dans les hôpitaux ou dans les avions aux USA. Le filtre HEPA est un filtre à air à haute efficacité (high-efficiency particulate air signifiant) qui est capable de filtrer des particules de diamètre supérieur ou égal à 0,3 µm2. Une fois qu’on est à bord, il y a toujours un risque d’infection, minime soit-il. D’après Arnold Barnett, professeur de statistiques au Massachusetts, Institut of Technologie (MIT) aux Etats-Unis, la probabilité de contracter le coronavirus dans l’avion n’est pas nulle. Elle est d’environ 1 sur 4.300, sur un vol de deux heures rempli à pleine capacité, et de 1 sur 7.700 lorsque tous les sièges du milieu sont vacants.

Le risque d’infection provient principalement des autres passagers à côté de vous ou à quelques rangs près.  Rappelons que la Turquie à la date de notre voyage n’exigeait pas de test au covid-19 à l’arrivée sur ces aéroports. Il pourrait aussi s’agir de personnes en transit et venant de partout ou de celles ayant contracté le virus juste entre le moment du test et le début du voyage.

Dans leur annonce aux passagers, l’équipage de l’avion insiste sur le port du masque qui est obligatoire pendant le voyage, surtout quand on sait que le virus se propage principalement par contact direct de personne à personne. Curieusement, dans l’avion en vol, les messages liés aux risques dus aux virus sont devenus plus prioritaires par rapport aux annonces habituelles concernant la sécurité aérienne !

J’ai donc décidé de ne pas me rendre aux toilettes de l’avion pour m’éloigner des autres passagers au niveau du couloir et éviter tout contact éventuel. A cet effet, j’ai pris mes dispositions et choisi un siège près d’un hublot. Selon certains experts, qui ont observé le nombre de contacts que pouvaient avoir les passagers sur dix vols en pleine période de grippe, ce côté serait l’endroit de l’avion le plus sûr pour ne pas attraper la maladie. Donc, les personnes installées sur les sièges, côté fenêtre, sont celles qui ont eu le moins de contacts et, partant, le moins de risques de contracter un virus.

Manger et boire à bord d’un avion peut être un autre facteur de contamination possible. Dans pareil cas, je me suis abstenu de manger et de boire tout au long du voyage entre Casablanca et Istanbul.  Malheureusement quand les chariots à repas sont arrivés, presque tous les passagers ont enlevé leur masque. Toutes ces précautions, depuis l’entrée à l’aéroport, pour finalement enlever le masque et manger à quelques centimètres du visage de son voisin. Certains préféraient attendre que leurs voisins finissent leur repas et remettent leurs masques, avant de se servir à leur tour.

La plupart des compagnies ne plafonnent pas le nombre de sièges pour garantir l’éloignement. Si certaines compagnies bloquent les sièges du milieu, d’autres limitent le nombre de passagers à bord, d’autres avertissent les passagers à l’avance, s’il s’agit d’un vol complet, et d’autres encore ne font rien de tout cela. Il est difficile de savoir quelle compagnie aérienne prend telle ou telle mesure. En général, les compagnies aériennes respectent leurs politiques déclarées, mais ces politiques varient considérablement d’une compagnie à une autre. De nombreuses compagnies aériennes ont promis des sièges bloqués, mais ont révélé par la suite que si la charge des vols l’exigeait, elles libéreraient ces sièges pour les passagers. Cela dit, la plupart des compagnies aériennes mettent en place des procédures de désinfection rigoureuses et les observent scrupuleusement. En plus, pour me protéger davantage dans la cabine de l’avion, je portais deux masques et des lunettes de chirurgien.

AHMED KHAOUJA DANS L’AVION ENTRE CASA ET ISTANBUL

A l’atterrissage à Istanbul et dès que les moteurs se sont arrêtés, le réflexe de protection s’est arrêté net, lui aussi, parmi les passagers. Plusieurs d’entre eux ont bondi aussitôt de leur siège, ont récupéré à la hâte leurs bagages, et se sont précipités dans le couloir, espérant sortir au plus vite. Inutile de dire que la précaution de distanciation physique était impossible à respecter dans ce contexte, n’étant pas la première priorité des passagers.

Arrivé à l’aéroport d’Istanbul, on nous a demandé de remplir un formulaire dans lequel on nous posait toute une série de questions sur notre voyage, dont le numéro du siège et si on n’avait pas contacté des personnes infectées les derniers jours.

A.   Khaouja au Palais de Topkapı

Au retour, avant de monter dans l’avion pour Casablanca, il fallait être muni d’une attestation délivrée par un laboratoire à Istanbul, prouvant que vous êtes négatif au Covid 19, car le Maroc l’exige à l’entrée de son territoire. Franchement, après un séjour de cinq jours à Istanbul, dans l’attente du résultat du laboratoire, j’ai vécu des moments difficiles car je ne savais pas quoi faire si jamais le test était positif.

La poste en Turquie

Conclusion : 

A travers le présent article, on a essayé de confirmer que la pandémie du Covid-19 a impacté aussi notre façon de voyager par avion.

Pour nous rassurer, diverses mesures ont été prises au niveau des aéroports et dans les avions. Ces mesures changent notre expérience de voyager par avion et vont probablement continuer à dissuader de nombreux mortels de voyager, tant que la pandémie du Covid19 ne disparait pas, sous l’effet de la vaccination.

En attendant la disparition du sar cov-2, espérons que le processus de vaccination, entamé depuis la mi-décembre 2020, redonnera confiance aux gens pour utiliser le transport aérien, entre autres.

Les diverses compagnies aériennes ont bien compris les enjeux de la vaccination et on l’on comprend bien parfaitement la décision d’instaurer un passeport de vaccination digital, pour tout passager désireux de reprendre ses déplacements par voie aérienne.

Probablement, c’est le seul moyen en mesure de relancer l’activité du transport aérien, au niveau international, au moins suivant la même cadence soutenue, observée avant la pandémie.

Par Ahmed Khaouja
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