samedi , 27 juillet 2024
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L’UNITÉ DANS LA DIVERSITÉ   MENDELIEV : premier unificateur contemporain.

L’UNITÉ DANS LA DIVERSITÉ MENDELIEV : premier unificateur contemporain.

 I- Introduction :

Un moment d’attention ou un instant de méditation ont produit assez d’intuition qui a permis à toute l’humanité de bifurquer vers l’invention et le progrès. Ainsi la production des connaissances découle parfois d’une coïncidence. C’était le cas de la découverte du rayonnement fossile cosmique, de l’interaction de la méthode scientifique et de l’objet étudié, ou encore de la manière utilisée par MENDELIEV(1) pour remplir son célèbre tableau de classification des éléments minéraux en chimie.

Une science est régie par des paradigmes qui déterminent l’interprétation des phénomènes observés. La remise en cause ou le changement de ces paradigmes ne signifient nullement la remise en cause de tous ces résultats et n’impliquent pas non plus automatiquement la réfutation de tous ce qui a été acquis et conquis. Car, d’après Karl Popper (2), « seul a un caractère réfutable, ce qui est scientifique ». C’est pour cela qu’en dépit de l’évolution des paradigmes scientifiques, personne ne peut, aujourd’hui, remettre en cause la rotondité de la terre ni la relation qui existe entre la matière organique et les éléments minéraux.

II – MENDELIEV : premier unificateur contemporain.

A travers son tableau de classification périodique des éléments qu’il a élaboré en 1869, le chimiste russe, Dimitri Ivanovitch MENDELIEV a montré que la différence fondamentale qui existe entre les éléments chimiques de base se trouvant dans l’univers ne provient que du nombre d’électrons qui gravitent autour du noyau et du nombre de protons et de neutrons constituant ce noyau. Avant même l’avènement de la physique des particules et grâce uniquement à sa méthode de classification, MENDELIEV a réussi ainsi à unifier tous les éléments minéraux de base. Ce qui a permis aux chimistes, plus tard, de jeter les bases de la chimie que nous connaissons actuellement et de fabriquer, artificiellement, d’autres éléments complétant son tableau. MENDELIEV a ainsi contribué à concrétiser le projet des alchimistes du moyen âge, qui visaient, eux aussi, l’unification et qui tentaient la fabrication des éléments rares, tel que l’or, à partir d’éléments abondants sur terre. Mais faute d’énergie suffisante à la transmutation, les alchimistes n’ont pas réussi ce que les ingénieurs et physiciens réalisent actuellement dans les centrales nucléaires : transmuter aisément les éléments. Ceci montre bien que les alchimistes n’étaient pas tous des fantaisistes, comme on le décrit souvent dans la littérature moderne. En 1980 dans le Laboratoire de Berkeley en Californie, on a fabriqué une petite quantité d’or à partir du Bismuth. Cette unification de la matière va s’éclaircir encore davantage avec le progrès réalisé dans la physique des particules.

III –   L’HOMME a été créé à partir de la terre.

Depuis le début de l’humanité jusqu’au début du XIXème siècle, on avait toujours cru que les composés organiques étaient constitués de substances complètement distinctes des composés minéraux. Cette idée prévalait jusqu’en 1828, année au cours de laquelle l’allemand WOHLER (3) a réussi la synthèse de composés connus exclusivement comme produits organiques. Ainsi, on a pu conclure qu’il n’y avait aucune différence fondamentale entre les composés organiques et les composés minéraux extraits de la terre, et que l’homme est formé des mêmes atomes communs aux étoiles et au cosmos.

Une cellule vivante est constituée d’une vingtaine d’acides aminés, qui forment un ensemble compact et dont l’élaboration est en relation avec plusieurs centaines d’enzymes. D’après les biologistes, la probabilité pour qu’un millier d’enzymes différentes se rapprochent d’une manière organisée pour former une cellule vivante, au cours d’une évolution de plusieurs milliards d’années, est de l’ordre de 1 sur 10 à la puissance 1000. L’impossibilité de réaliser cet événement, réduit à néant la théorie du Prix Nobel Jacques MONOD qui prétendait que l’origine de l’homme était le fruit du hasard et que le cerveau humain n’était qu’un paquet de neurones. L’Australien John Carew Eccles, prix Nobel de physiologie et de médecine, a réfuté cette dernière théorie et particulièrement celle de DARWIN, car pour lui le Darwinisme ne fournit pas d’explication sur l’apparition du mental et de la conscience de soi. D’autre part, le Prix Nobel de biologie Francis CRICK, qui a découvert la structure de l’ADN en 1953, a affirmé à ce sujet « un honnête homme armé de tout le savoir qui est à notre portée doit affirmer que l’origine de la vie est un miracle ».

  • Conclusion :

Quand on voit de près la chair humaine, toute origine confondue, on constate qu’elle est constituée de plusieurs cellules dont chacune est composée d’une vingtaine d’acides aminés. Ainsi, tous les êtres humains sont conçus à partir de ces vingtaines d’acides aminés et la découverte de la double hélice (ADN) par les deux Prix Nobel Francis CRICK et WATSON en 1953 a montré que la vie possède une structure universelle. Sur notre Terre, rien ne semble rapprocher, en apparence uniquement, un kenyan d’un suédois, puisqu’en réalité plusieurs éléments unifient ces personnes, et de proche en proche, toute l’humanité. Quand un Kenyan d’origine Massaï, se marie avec une suédoise d’origine Viking ou réciproquement, ils donnent naissance à des enfants. Et cette naissance montre bien qu’il y a compatibilité entre les deux « super machines » et que « leurs systèmes d’exploitation » découlent foncièrement d’une même source c’est à dire d’un même concepteur. Ces constats, à eux seuls, devraient normalement contribuer à une redéfinition des liens sociaux qui régissent les humains. Avoir pris un même départ, avoir une origine unique et avoir une structure universelle devraient contribuer à atténuer tout ce qui nous divise actuellement : racisme, xénophobie et rejet de l’autre.

Par Ahmed Khaouja  

  • Mendeleïev est né en Russie le 27 janvier 1834et mort le 20 janvier 1907, est un chimiste russe. Il est principalement connu pour son travail sur la classification périodique publiée en 1869 et également appelée « tableau de Mendeleïev ».
  • (2) Karl Raimund Popper, né le 28 juillet 1902 à en Autriche et mort le 17 septembre 1994 en Angleterre, est un un philosophe des sciences du XXème siècle. Il a entre autres souligné la nécessité de fonder les recherches scientifiques sur des « programmes de recherche métaphysique».
  • Friedrich Wöhler, né le 31 juillet 1800 en Allemagne et mort le 23 septembre 1882 est un chimiste célèbre allemand.  Il est principalement connu pour avoir synthétisé l’urée en 1882. Le premier à avoir démontré qu’en 1882 que les composés organiques obéissaient aux mêmes lois que les composés minéraux. Aussi le premier qui a prouvé que les mêmes éléments chimiques de la terre se trouvent dans les organes des humains ! Ainsi il est considéré comme le pionnier de la chimie organique.
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