Les informations nécessaires d’ordre technique, technologique méthodologique, commercial, économique, etc.… et l’acquisition et la mise à jour de ces informations nécessitent une veille technologique, technique, commerciale et économique que nous engloberons sous le terme de ‘’ veille technologique industrielle.
Il est possible de classer les connaissances en trois catégories. Celles-ci se présentant sous des formes différentes sont par des catégories différentes de personnes et leur diffusion varie également en fonction des catégories.
PREMIÈRE CATÉGORIE : LE SAVOIR
Il se présente sous une forme formalisée, c’est-à-dire écrite, car il donne lieu à des publications, des communications, des comptes rendus, lorsqu’il s’agit par exemple, de colloques.
Les détenteurs de ce savoir sont en général, les chercheurs, les universitaires. Ceux-ci sont habitués à faire des ‘’ communications‘’ : ils sont d’ailleurs jugés la dessus, c’est leur moyen de se faire et de faire connaitre l’entreprise ou l’organisme auxquels ils appartiennent.
Lorsque le résultat de leurs recherches peut avoir des applications industrielles, la communication prend alors la forme de brevet, afin d’en protéger l’aspect inventif.
L’ensemble de ces connaissances formalisées représente environ 30%, des informations intéressantes sur un sujet donné, le reste est représenté par les catégories décrites plus loin.
Le savoir étant formalisé, il peut être traité et donc, introduit dans des banques de données, en général assez facilement accessibles aux utilisateurs compétents Il n’y a donc pas d’originalité ou de valeur stratégique à ces informations de base, puisque pouvant être connues par tout le monde Par contre, la combinaison de plusieurs informations peut devenir stratégique. En effet, l’organisation et la structuration d’informations connues (ou non) de tous, donnent des informations au deuxième degré : ce sont celles-là qui ont une grande valeur.
Le savoir intéressant les entreprises ne couvre pas uniquement les domaines scientifique et technique, mais aussi les domaines sociologique et financier ainsi que tous les domaines dont l’influence peut faire varier le prix de revient.
DEUXIÈME CATÉGORIE : LE SAVOIR-FAIRE
Le savoir faire est le mode d’emploi du savoir. C’est lui qui permet de transformer la connaissance en produit d’une manière industrielle : c’est-à-dire répétitive et dans des conditions usuelles.
Le savoir-faire est rarement formalisé ou plutôt, rarement ou totalement formalisé. Il prend en compte des paramètres induits par le lieu, les équipements, les opérateurs, les matières utilisées. Changer de lieu d’équipements de personnel ou de fournisseurs peut amener à prendre ce savoir faire qui en fait, est du à un savoir-faire formalisé et à une combinaison fortuite de savoirfaire implicite non repéré (comme tel tour de main, qualité particulière d’un produit ou d’un équipement).
Cela est si bien vérifié que lorsqu’une activité est présentée comme contenant beaucoup de savoir-faire, cela veut dire, en réalité, que la manière de faire n’est pas formellement connue. Autrement dit, plus celui-ci est diffus. D’où l’importance des transferts de technologies.
Nous rappelons que la définition internationale d’un transfert de technologies est l’opération qui consiste à transférer l’ensemble des informations, des compétences, des méthodes et de l’outillage nécessaires pour fabriquer.
Le transfert de technologies qui peut se faire sous forme de contrat de licence ou de cession, comporte une assistance technique permettant à l’acheteur d’apprendre à utiliser la technologie qu’il acquiert ou dont il prend le droit d’utilisation. Sans transfert de technologies, il est possible d’acheter un brevet et de ne pas pouvoir fabriquer correctement.
Les détenteurs de savoir-faire sont par définition, les divers personnels de la production. Ceux-ci ne sont pas des spécialistes des ‘’ communications‘’, ils ne savent pas, n’ont pas le temps, ne sont pas jugés la dessus et, bien au contraire, sont incités à la plus grande discrétion, il s’agit des secrets de fabrication.
L’accès à ce savoir est difficile, car il n’est pas formalisé, donc, pas traitable informatiquement, contrairement à la connaissance, c’est-à-dire au savoir qui est largement diffusé. Il est, au contraire, gardé confidentiel, mais, en général, mal gardé et très souvent involontairement diffusé donc, en général accessible d’une manière officielle, pour peu qu’on sache le formaliser.
TROISIÈME CATÉGORIE : LE SAVOIR-FAIRE COMPÉTITIF
Si le savoir-faire permet de transformer les connaissances en produits industriels, le savoir-faire compétitif transforme les produits industriels en produits vendus parce que vendables, y compris et principalement l’exportation qui représente pratiquement toujours un marché très supérieur en volume au marché national, quel que soit le pays dont il peut être question.
Le savoir-faire compétitif est encore moins divulgué que le savoirfaire, mais répond aux mêmes règles que celui-ci, si ce n’est que son importance stratégique est encore plus grande et que le savoir-faire compétitif d’aujourd’hui qui peut ne plus l’être demain. Autrement dit, contrairement au savoir et au savoir-faire, c’est une information à durée de vie limitée, donc périssable, fort heureusement, le savoirfaire compétitif n’est composé que de connaissances provenant du savoir et du savoir-faire et ce sont les combinaisons de diverses informations qui constituent le savoir-faire compétitif.
CARACTÉRISTIQUES DE LA VEILLE TECHNOLOGIQUE INDUSTRIELLE
1. Importance du facteur temps
La durée de vie d’un produit est de plus en plus courte, cela est typique pour l’informatique ou l’électronique, mais est également vrai pour la majorité des produits industriels.
Ces durées de vie sont souvent de l’ordre de trois à cinq ans, mais dans de nombreux cas, sont inférieurs à deux ans. D’où l’importance du délai avec lequel il est possible de connaitre une information par rapport à sa date de création. Dans ce cas là, les informations formalisées doivent être utilisées en temps réel et possible.
Le temps le plus court qui s’écoule entre la date de naissance d’une information et sa connaissance est atteint lorsqu’on crée soimême l’information en détectant des indices qui, interprétés, se transformeront en informations intéressantes et probablement d’une importance qui peut être stratégique.
La rapidité de l’acquisition de l’information permet de réduire le temps de mise sur le marché ‘’ time to market ‘’ et présente un double avantage : la commercialisation pendant une plus longue période de la vie du produit et la réduction des coûts dus à l’apprentissage (positionnement plus favorable sur la courbe d’apprentissage).
2. Importance des informations sur le savoir-faire industriel
Comme expliqué précédemment la fabrication au moindre coût nécessite, bien évidemment, d’avoir un produit, c’està-dire de posséder la technologie la plus performante pour avoir un produit intéressant le client potentiel.
COMMENT METTRE EN PLACE UNE VEILLE TECHNOLOGIQUE INDUSTRIELLE ?
Le mise en place d’une veille technologique industrielle devra répondre aux critères définis précédemment sans oublier l’aspect financier, c’est-à-dire être la plus rentable possible, donc mettre en œuvre des actions pour lesquelles le rapport rentabilité/coût est très élevé.Bien évidemment il conviendra d’interroger les banques de données car il n’est pas imaginable de ne pas connaitre ce que tous les concurrents peuvent savoir.Mais cela ne suffit pas du fait du délai d’introduction des informations dans les bases de données, il faut exploiter les informations formalisées en temps réel, donc :
Faire lire la presse spécialisée par les personnels les plus aptes à découvrir, directement ou indirectement le savoir, mais surtout le savoir-faire compétitif.
Faire visiter les salons spécialisés et analyser les documentations disponibles par les ingénieurs et techniciens de fabrications et des services périphériques. Habituellement, ce ne sont pas ces types de personnels qui visitent les salons, les clients. Donc, il faudra s’organiser pour leur rendre cela possible. Le problème est que n’étant pas habitués et sélectionnés pour cela ils ont parfois certains handicaps comme la connaissance des langues.
Faire des missions et des voyages d’études organisés spécialement et qui auront pour but d’organiser la ‘’collecte de l’information ‘’ comme disent les Japonais, collecte qui sera d’autant plus fructueuse que spécialisée.
Il faut également, élargir la recherche aux secteurs autres que le secteur principal de l’entreprise et s’intéresser également à tous les secteurs connexes Ceci devra être fait par les différents spécialistes de l’entreprise.
Enfin, il ne faut pas se limiter géographiquement et, bien au contraire, faire un effort particulier pour obtenir des informations sur toutes les zones où l’industrie des secteurs principaux et connexes de l’entreprise est développée ou en voie de développement.
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