mercredi , 11 décembre 2024

La sous-traitance électronique: l’avenir est à la conception et à l’innovation

Par Nourdine BOUYAAKOUB, Directeur de Cluster CE3M

Nourdine BOUYAAKOUB ; Ingénieur UTC Directeur Général, Cluster CE3M bouyaacoub@menara.ma
Nourdine BOUYAAKOUB ;
Ingénieur UTC
Directeur Général, Cluster CE3M
bouyaacoub@menara.ma

Tiré par le marché des Télécommunications, la production mondiale du secteur électronique représentait plus de 1488 milliards d’euros en 2014. . L’Europe et les Etats-Unis ont une production et une évolution à peu près équivalentes. La Chine se démarque nettement par une croissance spectaculaire de sa production et de son marché notamment pour ce qui concerne la production d’équipements électroniques (+23% de 2005 à 2008). L’Europe de l’est enregistre également une forte expansion.

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L’électronique est un des premiers secteurs industriels en Europe et dans le monde par sa taille, sa croissance et son éventail d’application.

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Croissances moyennes annuelles de la production électronique mondiale par secteur d’application 2010-2015

Source : DECISIONCroissances moyennes annuelles de la production électronique mondiale par secteur d’application 2010-2015

Produits et services nouveaux sont les moteurs de croissance dans les années à venir : produits et services liés à Internet, téléphones mobiles dernière génération, domotique, automobile, ferroviaire, électronique industrielle, matériel médical, villes intelligentes,…

 

L’électronique un métier transverse

Présente dans pratiquement toutes les activités et tous les produits finaux, désormais tous « électroniques » ou en voie de le devenir, la filière se plaît à se définir comme : « La filière qui rassemble les industries qui concourent à la conception et à la fabrication des systèmes et produits utilisant la technologie électronique. » ; La cible de marché étant constituée par les intégrateurs réalisant les produits et systèmes finaux et s’adressant pour la fabrication à des sous-traitants « homologués », suivant en cela le modèle adopté déjà, depuis bientôt une trentaine d’années, par les constructeurs automobiles.

 La production du secteur électronique dans le monde en 2012 adressait des secteurs divers et en plein croissance (Télecom : 23%, Data processing : 23%, public : 19%, Médical : 17%, Aéronautique,9%, Automobile: 9%)

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Des donneurs d’ordres de plus en plus exigeants

L’évolution des stratégies achats qui s’est opérée ces dernières années au niveau des Grands groupe, exige au niveau des sous-traitants, en plus du traditionnel triptyque « Qualité-Coût-Délais », la capacité de conception et d’innovation.

Les attentes des donneurs d’ordres s’orientent désormais vers une prestation globale incluant, en amont, une participation active, à la conception et, en aval, une coopération pour la mise sur le marché.

 Le fournisseur devra maîtriser les nouveaux outils de conception innovante, et devra aussi développer une vraie capacité à gérer des collaborations externes, en travaillant en réseau avec d’autres PME, mais aussi des centres de compétence externes, afin de gagner en délais de développement de ses projets innovants.

L’avenir est pour la sous-traitance avec design et conception

En effet, le marché de la sous-traitance électronique avec design et conception, même si elle s’est ralentie depuis 2008, a progressé deux fois plus vite ( +15 % par an en moyenne entre 2002 et 2012, pour 305 milliards de dollars de revenus en 2012)[1] par rapport au marché électronique global, qui reste un des premiers secteurs industriels dans le monde tant par sa taille que par sa croissance.

 Cette évolution profite d’abord au fournisseur sous-traitant en lui conférant des compétences élargies ; mais exigeant du personnel mieux formé, une veille technologique et économique permanente, une transparence accrue de la « chaîne » logistique globale du fournisseurs de composants primaires jusqu’au service après vente auprès du consommateur final.

 Face à cette nouvelle donne la filière électronique doit s’imposer de nouvelles compétences technologies, logistiques, organisationnelle, se doter de moyens de communication et de transmission de données et surtout investir massivement en R&D.

 La part du chiffre d’affaires consacré à la R&D a pratiquement doublé entre 2000 et 2012, aux Etats-Unis et Japon, qui se distinguent par leurs politiques de soutien à la recherche et au développement.

 La sous-traitance marocaine, des défis à relever

Pour le Maroc, les rapports historiques, sa proximité géographique avec l’Europe ainsi que des infrastructures aux normes internationales constituent ses principales forces. Cependant, l’absence de matières premières, de certaines technologies, nuisent à l’attractivité du territoire. Sans parler d’un marché intérieur étroit qui ne peut être compensé que par une vision internationale en termes de métiers et un positionnement basé sur l’innovation

 Relever ce défi c’est pour les entreprises marocaines opérer sans plus tarder des regroupements : fusions-acquisitions, travail en réseau, intégration de capacités de conception et d’innovation afin d’offrir aux donneurs d’ordres des prestations complètes et innovantes, seul avantage concurrentiel de premier plan.

 Acquérir et organiser les compétences, se doter d’outils modernes de gestion, communiquer plus vite et de manière plus fiables, tels sont les actions à mener progressivement pour affirmer le poids qualitatif du Maroc dans l’économie mondiale et le positionner auprès des grands donneurs d’ordres internationaux

 D’autant plus que le secteur peut compter sur la nouvelle stratégie d’accélération industrielle, destinée à soutenir et restructurer les filières clés de l’industrie marocaine, à rendre le pays plus attractif et apporter aux entreprises des solutions en matière de formations adaptées aux besoins de l’industrie, et des mécanismes de financement pour accompagner les efforts des entreprises engagées dans l’amélioration de leur compétitivité.

[1] Cf. « Electronique International »

LTE.ma 2024 - ISSN : 2458-6293 Powered By NESSMATECH