Réguler un bien commun comme le métavers correspond à la recherche du bien-être en évitant les abus de certains acteurs et usagers aux dépens des autres. Métavers sera aussi un bien commun qu’il y a lieu de protéger par la mise en place d’un bon encadrement, pour qu’il ne devient pas un lieu d’anarchie et d’insécurité à l’échelle mondiale. Cet encadrement se justifie plus que jamais car avec le métavers, on va certainement avoir une seconde vie et une seconde activité professionnelle.
Une étude du cabinet américain Gartner prédit même qu’une personne sur quatre d’ici 2026 passera au moins une heure par jour dans le métavers pour faire du shopping, s’éduquer ou travailler. D’où l’importance à fixer dès maintenant les règles dans ce monde virtuel.
C’est d’ailleurs la volonté de plusieurs institutions de régulation telle que la commission européenne à Bruxelles. Métavers est dans un stade de développement et toutes les questions techniques ne sont pas encore résolues. Donc pour pouvoir motiver les usagers et les investisseurs à aller dans le métavers il est important de penser à le sécuriser et à le réguler dès maintenant. Asma Mhalla professeur de droit à sciences politiques à Paris affirme par exemple qu’il est important et urgent de travailler sur le statut des avatars.
Déjà on a signalé récemment une dérive sur métavers : Lors d’un test de la plateforme de réalité virtuelle de Facebook, une utilisatrice a ainsi expliqué qu’une minute après s’être connectée, elle a été agressée virtuellement. Ils ont violé son avatar. Il va falloir adapter l’arsenal juridique à ces nouvelles pratiques. Pour éviter de voir ce genre de comportements se répéter. D’ailleurs après cet incident, Méta vient d’ajouter une fonction dans ses mondes virtuels pour obliger les avatars de garder une distance de sécurité dans le virtuel. Certains pays semblent prendre de l’avance dans ce domaine. A titre d’exemple, la Chine est en train de créer son propre métavers et les Emirats Arabe Unis, se penchent déjà sur la façon de punir les auteurs de crimes commis par leurs avatars dans le Métavers.
Une réglementation significative du métavers n’est jamais facile à mettre en place car il y a lieu de trouver un équilibre entre la régulation et encouragement de l’innovation. Comment y parvenir alors qu’on a déjà du mal à réguler internet dans son état actuel. Alors que le métavers sera une extension des réseaux sociaux que nous utilisons aujourd’hui. Plusieurs experts affirment que l’atteinte à la vie privée sera sur le métavers plus accentuée qu’avec les réseaux sociaux actuels. Réguler métavers est nécessaire car sans réglementation avec le métavers on va se retrouver dans un monde artificiel qui semble naturel. Alors que derrière ce monde virtuel des grands acteurs du numérique vont certainement nous manipuler pour notamment un usage commercial. Le métavers ne va se limiter de savoir où nous cliquons, mais il va nous tracer, ce que nous regardons et où nous allons. Grace à l’intelligence artificielle (IA), le métavers suivra également les différentes expressions physiques des personnes pour aller jusqu’à prédire les états émotionnels des usagers du métavers. Le métavers s’éloignera des méthodes de marketing actuelles, telles que les fenêtres publicitaires et les vidéos promotionnelles, pour nous cibler de manière beaucoup plus naturelle, en injectant dans notre monde des objets et des activités promotionnels qui semblent réels.
Par Ahmed Khaouja ex régulateur à l’ANRT au Maroc
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