Ce concept de transformation numérique qui revient de plus en plus souvent dans nos discussions que ça soit au travail, autour d’un café, ou dans les médias se repose de plus en plus sur la connectivité, le cloud computing et l’open data. Cette transformation découle de l’évolution des capacités informatiques exponentielles à prix décroissant et de l’amélioration de la connectivité mondiale de l’internet (télécoms).
La transformation numérique constitue une innovation disruptive(1) pour toutes les entreprises et les administrations. Elle révolutionne la chaîne de valeurs de commercialisation. Ainsi par exemple, jadis on achetait la musique sur des supports magnétiques, aujourd’hui, on achète de la musique via des applications sur smartphones.
Pourtant, le concept n’est pas nouveau, il existe depuis l’arrivée de l’internet. Mais aujourd’hui plus que jamais, elle est en train de bouleverser nos entreprises, nos sociétés et notre monde. En fait, personne ne peut y échapper dans le monde d’affaire: Gouvernement, entreprise, employé… Mais en fin de compte qu’est-ce que c’est donc la transformation numérique? Et pourquoi aucun business ne peut pas y échapper aujourd’hui?
La transformation numérique c’est l’expression qui porte sur la transition d’une économie classique qui se dématérialise en utilisant les nouvelles technologies (internet, stockage des informations sur des serveurs, boutique en ligne). En l’occurrence, c’est quand les entreprises utilisent les outils digitaux pour évoluer efficacement dans un monde qui a changé grâce notamment aux nouvelles technologies de l’information et à l’accès à internet.
Pour l’entreprise, la transformation numérique va au-delà de la maitrise de l’usage de l’informatique, de gestion de la transition et de sécurisation des systèmes d’information, elle constitue un bousculement de la culture même de l’entreprise sa structure et sa façon de faire. C’est une mutation profonde qui induit une façon différente de gérer de percevoir les ressources humaines, de gérer différents des processus métiers, de dématérialiser les processus administratifs, de traiter d’une manière automatisé des données qui constituent l’input principal de la prise de décision lors de ce changement vers le numérique.
La transformation numérique nécessite donc une phase transitoire critique, une sorte de mutation de l’entreprise. Ainsi, cette variation profonde requiert une vision claire du top management, qui doit être insufflée de manière précise et récurrente à l’ensemble des collaborateurs pour leur donner une idée précise sur ce projet de transformation, les aider à assimiler l’enjeux et les motiver pour se préparer à faire face à ce nouveau style de travail. En outre, la transformation numérique doit être accompagnée par une stratégie, traduite à travers un plan d’actions. Pour surmonter la résistance à ce changement majeur, le département des ressources humaines, autant que fonction stratégique, doit prévoir des formations et développements spécifiques avant et pendant la transformation numériques. Cet accompagnement devrait être dédié et spécifique pour chaque type d’acteurs dans l’entreprise : Formations sur la maîtrise d’ouvrage pour la gestion de ce projet d’envergure, formations techniques sur l’administration, le développement, et la maintenance du système, formations usagers, formations générales sur le « change management » ou le management du changement, formations sur les nouveaux processus métiers automatisés ou processus administratifs dématérialisés etc. Enfin, l’entreprise devrait prévoir le temps, le budget et les ressources humaines suffisantes pour un tel projet. Elle devrait alors redéfinir le rôle de chacun, et établir une structure hiérarchique à tendance horizontal, incitant au travail collaboratif, centré sur l’humain pour la réussite d’un tel projet, qui demande la créativité et l’effort de tous. D’ailleurs les bonnes pratiques que nous venons de citer sont appuyés par les 5 piliers générique du changement développé par Knoster : Vision, compétences, motivations, ressources, plan d’action
Parailleurs, HUB institute propose les 6 chantiers clés de réussites d’un projet de transformation numérique: Leadership, culture d’organisation, technologie, maitrise des données, marketing et expérience client, et la mesure de la performance.
Mais en fin de compte, si tout va bien pour une entreprise, pourquoi va-t-elle chambouler toute son organisation pour une transformation numérique ? Pour répondre à des questions, il est à noter qu’il a été démontré que la transformation numérique peut réorganiser et accélérer la logistique, révolutionner la chaîne de valeurs, réduire les coûts, améliorer la qualité, développer la performance et les conditions de travails des employés(qui peuvent consacrer plus de temps aux aspects managériaux ou stratégiques), simplifier la gestion administrative, encourager l’équité et la transparence dans l’entreprise, développer un processus de prise de décision pertinent et à temps basé sur les données, induire au partage d’information, et faciliter le transferts des compétences. Ces bénéfices permettent à l’entreprise d’avoir un avantage concurrentiel dans son marché.
- existe trois types d’innovation :
Innovation incrémentale : c’est la démarche d’innovation visant à améliorer un produit, un service ou les différents processus existants dans les structures organisationnelles, en vue d’améliorer la performance de l’entreprise. Elle concerne toutes les fonctions de l’entreprise. Ceci dit, elle ne brusque pas trop l’usage. Exemple : Le café !
Innovation disruptive : Vise à révolutionner la chaîne de valeurs. Elle consiste à révolutionner, par exemple, la chaine de commercialisation d’un produit. Exemples : on achetait la musique sur des supports magnétiques, aujourd’hui, on achète de la musique via des applications sur smartphones telle ITunes.
Innovation de rupture : Ce genre d’innovations, débouchent sur des produits entièrement nouveaux. Les innovations de rupture sont plutôt rares. Exemple, l’avènement des smartphones en 2008 grâce à l’entreprise Apple.
Pour illustrer cela à travers un cas concret, prenant l’exemple de Kodak qui a dirigé l’industrie de la photographie avec des améliorations progressives, mais constantes du film traditionnel et donc entreprenait une innovation incrémental. L’innovation de rupture de l’imagerie numérique a révolutionné la façon dont les gens prenaient, stockaient et utilisaient des images – rendant Kodak obsolète. Si Kodak avait été disposée à investir du temps et des efforts dans des innovations plus perturbatrices, elle aurait peut-être continué à être un concurrent de taille dans l’industrie.
(*) : René Serres est consultant télécom et TIC.