mercredi , 25 décembre 2024

Le partage d’infrastructure dans le cadre du FTTH

Au Maroc, le déploiement du très haut débit par fibre optique est assuré par les trois principaux opérateurs via la technologie 4G ou via la FTTH. Les réseaux d’accès très haut débit par fibre optique sont en train de se substituer aux boucles locales existantes en cuivre.  Auparavant, la fibre optique a été initialement déployée en point à point. Aujourd’hui avec l’avènement de la technologie FTTH ou Fiber to the Home on arrive à démocratiser le très haut débit par fibre optique à domicile grâce à la topologie point à multipoint et ce à des prix intéressants. En effet, l’utilisation de coupleurs optiques dans le réseau est à la base de l’architecture et de l’ingénierie de déploiement de la FTTH. Les coupleurs, qui sont passifs c’est-à-dire ne consommant pas d’énergie électriques, sont déployés pour desservir plusieurs zones ou plusieurs abonnés.

Le réseau FTTH à très haut débit est composé : 1- l’Infrastructure qui comporte la partie liée au génie civil, 2- la partie liée à l’optique passive et 3- la partie liée à l’optique active. La première partie concerne les fourreaux, les chambres, les armoires de rue et les locaux techniques et  la deuxième partie  correspond à l’optique passive, c’est-à-dire les composants passifs du réseau et qui comportent notamment les fibres optiques, les coupleurs,  les boitiers d’épissure et les baies de brassage et la troisième partie correspond à l’optique active c’est-à-dire les composants consommateurs en courant électrique et qui comportent notamment les systèmes émetteurs et récepteurs.

Dans les rares pays où le cadre adéquat de partage n’est pas tracé, les opérateurs alternatifs sont contraint à créer de nouvelles boucles locales pour amener la fibre optique jusqu’aux immeubles et maisons, mais aussi dans leurs parties communes et dans les logements.

Mais économiquement, Il ne paraît pas logique que chaque opérateur de boucle locale optique dispose de sa propre infrastructure pour arriver jusqu’aux abonnés. Par exemple il ne faut pas que chaque opérateur amène dans chaque immeuble et dans chaque logement d’un câblage et d’une prise optique dédiés. Cette situation ne facilite pas l’instauration de la concurrence. Par exemple la mutualisation en pied d’immeuble, facilite la concurrence car les ménages ont la possibilité de changer d’opérateur très haut débit facilement. Donc en plus des autres partages de l’infrastructure qui peut être envisagé, la partie terminale des réseaux fibre devra donc être mutualisée entre plusieurs opérateurs.

Photo illustrant le manque de partage

Photo illustrant le partage réussi

Le partage commence par l’ouverture du génie civil de l’opérateur historique :

Un peu partout les régulateurs imposent aux opérateurs historiques de donner accès à leur génie civil, aux opérateurs alternatifs, avec notamment des conditions tarifaires favorables pour l’accès aussi aux fourreaux. La concurrence doit jouer sur les services et non sur le partage d’infrastructure.

Pour la FTTH, en France, l’ARCEP a mis en place une régulation qui favorise la mutualisation dont notamment les obligations concernant la mutualisation de la partie terminale. Dans les zones très denses le déploiement en parallèle jusqu’en pied d’immeuble, puis mutualisation. Les réseaux intérieurs d’immeubles existants sont souvent déployés dans des gaines. Leur réutilisation pour passer un nouveau câblage fibre, lorsque cela est possible, permet de diminuer le besoin de nouveaux travaux, et donc les nuisances et les coûts. Les boîtiers de dérivation supportant les réseaux câblés sont en général larges et semblent dans la plupart des cas pouvoir être réutilisés pour déployer de la fibre.   Pied d’immeuble correspond à la mise en œuvre de la mutualisation à un point bas du réseau de boucle locale optique, typiquement en pied d’immeuble, dans un boîtier de mutualisation. Le boîtier peut être installé sur le domaine privé de l’immeuble ou sur le domaine public et desservir alors plusieurs immeubles ou maisons individuelles. Le boîtier de mutualisation se présente comme un nœud de brassage de fibres optiques au niveau duquel des jarretières sont réalisés. Des fibres partent du boîtier de mutualisation pour raccorder les différents logements. Il y a au minimum une fibre distincte, point-à-point, entre le boîtier de mutualisation et chaque logement desservi. L’opérateur accueille dans ce boîtier les têtes de câble et éventuellement les coupleurs PON des opérateurs tiers. Lorsqu’un opérateur présent veut raccorder un nouveau client, une jarretière optique est réalisée dans le boîtier, entre la fibre desservant le logement et la tête de câble de l’opérateur. Cette option nécessite des syndics d’immeuble bien organisés afin de gérer les relations efficacement avec les opérateurs arrivant dans l’immeuble.

(*) : Youssef Diop consultant télécom

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