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Impacts de l’interconnexion IP dans les réseaux télécoms

Impacts de l’interconnexion IP dans les réseaux télécoms

Lors du séminaire organisé du 9 au 12 juillet 2018 par l’Union internationale des télécoms (UIT) à l’Institut National des Postes et des Télécoms (INPT) à Rabat, la problématique de l’interconnexion IP a été aussi abordée notamment en relation avec l’analyse des couts et les évolutions des réseaux vers les architectures IMS (IP multimedia subsystem). A cette occasion nous synthétisant ci-après les quelques points de cette interconnexion IP. Si certains opérateurs télécoms ont déjà mis en place l’interconnexion IP les autres se préparent à le faire et particulièrement pour les terminaisons d’appels vocaux dans les réseaux télécoms mobiles. L’une des raisons importante qui poussent à la mise en œuvre de l’interconnexion IP pour la terminaison des appels voix découle d’une motivation économique. En effet, comparé à l’interconnexion traditionnelle TDM, le coût de la minute de communication via l’interconnexion IP est relativement moins cher. En outre, l’interconnexion IP présente un intérêt significatif  car, d’une part, la qualité de service d’une communication IP est désormais reconnue comme équivalente à celle assurée par les réseaux classiques à base de commutation de circuit, et d’autre part, la technologie IP offre la possibilité de proposer aux usagers de nouveaux services.

  1. David Rogerson expert de l’UIT avec Khaouja Ahmed

    David Rogerson expert de l’UIT avec Khaouja Ahmed

    D’après l’expert de l’UIT M. David Rogerson ce nouveau paradigme de l’interconnexion IP n’introduit pas de changement significatif dans les modèles d’analyse des couts et notamment dans ceux présentés dans cet atelier tenu du 9 au 12 juillet 2018 à Rabat.

L’interconnexion IP est basée sur le protocole SIP (Session Initiation Protocol). Protocole qui constitue la partie vitale de l’interfonctionnement des réseaux IP. Le SIP, étant un protocole standard ouvert qui permet la gestion de sessions utilisées dans les différentes communications dans les réseaux IP. Ce protocole remplace la signalisation CCITT N°7, signalisation qui était la base de l’interconnexion de commutation de circuit ou interconnexion TDM « Time Division Multiplexing» dans notamment les réseaux mobiles GSM.

La mise en place de l’interconnexion IP exige aussi la mise en place de nouveaux dispositifs de régulation. En effet, l’analyse des catalogues d’interconnexion IP est un peu différente de celle appliquée au catalogue de l’interconnexion classique ou TDM. Ces nouveaux procédés d’analyses ont déjà été adoptés en Europe, notamment en France.

La transition vers le tout IP est déjà une réalité en Europe, dans les réseaux fixes et mobiles sachant que les réseaux 4G sont à 100% IP, dans le cadre de l’architecture IMS.

Ce qui est des modalités techniques du fonctionnement de l’interconnexion IP pour les terminaisons, l’opérateur puissant désigné pour offrir une interconnexion IP, déploie une architecture dédiée IP en vue d’assurer l’interfonctionnement de services à travers une interconnexion IP entre ses réseaux fixe et mobile et celui des autres opérateurs. L’opérateur puissant organise cette interconnexion selon deux raccordements, l’un dit physique et un autre dit logique. Le raccordement physique du réseau d’un opérateur avec le réseau IP de l’opérateur puissant est réalisé par l’intermédiaire de supports de transmission, dit liens de raccordement IP, entre des équipements dédiés placés respectivement sur les deux réseaux et assurant la fonction de routage d’interconnexion IP. Généralement les liens de raccordement sont connectés avec de la fibre optique pour permettre des débits de 1Gb/s ou 10 Gb/s. Quant au principe du raccordement logique de l’opérateur puissant, il est basé sur le fait que cet opérateur met en place au sein de son réseau IP des Points Service IP (PSIP), spécifiques au service d’Interconnexion Voix IP, dont le rôle est d’assurer la concentration des Flux Media et Flux Signalisation remis par l’opérateur alternatif dans le réseau de l’opérateur puissant. Le nombre total de sessions que peut commander un opérateur alternatif est généralement limité.

L’opérateur alternatif qui demande de l’interconnexion IP pour la terminaison dimensionne le raccordement logique aux Points de Services IP (PSIP) nécessaires pour écouler les communications qu’il livre. Ce dimensionnement correspond au nombre maximum de sessions initiées par l’opérateur qu’un Point de Service IP (PSIP) est susceptible de traiter simultanément. Ainsi l’opérateur offrant une interconnexion IP fournit à l’opérateur demandeur des sessions. Le nombre maximum de sessions actives d’acheminement est généralement égal au nombre de communications simultanées possible à un instant t. Concernant les conditions financières du raccordement physique de l’interconnexion IP, on liste les prestations d’hébergement pour les équipements mais aussi le prix d’accès ou des redevances périodiques à payer pour les liens de raccordement. Dans l’interconnexion IP on ne parle plus de blocs numériques ou de signalisation S7 mais on ne parle que de lien en Gbits/s

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Réseau IMS et passerelle PSTN

 et du protocole SIP. Dans le cadre de cette interconnexion IP pour la terminaison des appels voix, on signale que les opérateurs peuvent assurer une facturation de la terminaison d’appel mobile ou fixe selon la durée ou en fonction de l’origine de l’appel.

Par Ahmed Khaouja, Consultant en Télécoms et TICs.

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