vendredi , 29 mars 2024
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Extrait de l’article « L’apocalypse Big-Dataire de 2050 »  Publié dans lte magazine N°28

Extrait de l’article « L’apocalypse Big-Dataire de 2050 » Publié dans lte magazine N°28

……. Et au fur et à mesure que nous avançons dans le temps, nous nous connecterons de plus en plus et de ce fait, en cas de panne, nous courons le risque de vivre une catastrophe à dégâts matériels et psychologiques d’une ampleur telle que notre présence sur terre sera compromise. Présence en tant qu’espèce humaine. Serions-nous, par notre dépendance aux télécommunications, en train de préparer le Big Crunch numérique ou l’e-apocalypse?

Et comment ?

Nous avons déjà vécu des cyberattaques séparées ou successives. Et du coup, nous pouvons facilement imaginer la disparition des données étatiques relatives à toute la fonction publique : plus de collecte d’impôts, par exemple, donc plus de recette des finances pour payer ceux qui veillent sur la sécurité des citoyens, aux frontières et dans les territoires. Plus de justice, plus d’enseignement, plus de santé… Blocus total et pour revenir à l’âge d’avant l’informatique et des Big Data, il faut tout un apprentissage qui lui-même ne se fera pas en un clin d’œil. Prenons deux cas qui relèvent de la vie banale de tous les jours !

Une panne qui toucherait en même temps toutes les raffineries, donc plus d’échanges commerciaux ! Imaginons des villes entières sans marchandises ni aliments : des supermarchés vides et des restaurants déserts ! Le retour à l’âge de l’agriculture, à la chasse et à la cueillette, que nos mémoires ont désappris, exigerait un temps conséquent pour les réapprendre. Sauf que durant ce temps-là, l’humanité a besoin de manger. Mais quoi ? Une fois qu’elle aurait longtemps attendu, elle se laisserait disparaître à feu doux.

Une autre panne, en même temps ou distinctement, qui toucherait tous les systèmes de santé et qui par conséquent transformerait nos hôpitaux en mouroirs et en charniers. Plus de soins car plus de soignants faute de système étatique de santé. Plus de soins car plus de médicaments ni de matériels médicaux car plus de transports puisque les raffineries…

Ce ne sont pas les exemples de ces ramifications inextricables qui manquent, et dans lesquelles notre humanité se trouverait embourbée. Il s’agit bien d’une prise de conscience de cet état de fait qui rend notre espèce la plus fragile parmi toutes celles qui peuplent notre Terre. Malgré nos avancées sur tous les fronts : militaires, spatiaux, biologiques… et bien que nous maîtrisions tout :  l’infiniment petit et l’infiniment grand, hélas nous sommes traversés par un cheval de Troie, réseau des télécommunications, et nous nous trouvons piégés par nos avancées.

Et comment encore?

Nous sommes loin de vaincre la nature et nous sommes complètement démunis devant des orages multiples qui s’abattraient simultanément sur les centres des données éparpillés un peu partout sur les cinq continents. Est-ce possible ?  Il suffit que se multiplie ce qui s’est passé à peine il y a quelques mois, le 29 septembre 2019 plus exactement, quand un million de personnes, dont beaucoup sont restées bloquées dans des ascenseurs, ont été privées de lumière à Tenerife à cause d’une panne due justement à un orage qui a mis hors état de servir une centrale électrique.

Nous sommes, en tant qu’humains, encore jeunes pour prévoir tous les détours que peut nous jouer une nature plus vieille que nous donc plus habile et assez ingénieuse. Et nous serons totalement désarmés devant d’innombrables coups de foudre qui bruleraient, en même temps, tous ces centres qui abriteraient nos données précieuses. Est-ce probable ? Il suffirait que s’intensifie la mésaventure survenue, en 2014, et qui a plongé la capitale tunisienne et ses environs dans le noir total à cause d’une panne due à la chute d’un câble de garde à fibres optiques (OPGW) causée, précisément, par un coup de foudre.

Nous sommes, en tant qu’humains, entièrement dénués devant toutes ces zones spatiales lointaines que nous aimons aller sonder et hélas ! polluer et dont nous nous réjouissons de titiller et perturber le silence cosmique. En même temps et aveuglément, nous ignorons toute la puissance de la force de frappe que peuvent ces espaces immaculés une fois agacés par nos comportements enfantins. Est-ce imaginable ?  Il suffit que nous recevions à l’échelle de toute notre planète, ce que subissent déjà les vols spatiaux, une pluie de ces rayonnements ionisants chargés de particules subatomiques à haute énergie, capables de traverser les matériels électroniques et d’y injecter des électrons par myriades. Et nos calculs deviennent intégralement aberrants, faussant ainsi tous les systèmes et causant par conséquent l’emballement de toutes nos données et la prise en main des télécoms.

Nous sommes, en tant qu’humains nous qualifiant deux fois savants, puisqu’homo sapiens-sapiens, dépassés par notre maîtrise qui nous échappe. Et nous serons absolument impuissants devant une explosion d’une technologie incontrôlable, comme fut le cas par exemple, le 28 janvier 1986 à 11h40min14s lors de l’explosion de challenger. Est-ce pensable ? Il suffirait que des bombes à impulsion électromagnétique (EMP) venaient fulminer au-dessus des pays accueillant les centres de données ? Bonsoir les réseaux électriques, adieu les systèmes informatiques et électroniques non protégés et silence radio des télécommunications… 

Y sommes-nous alors préparés ?

Bien évidemment que non. Et les derniers événements de l’année, Pays Bas pour le réseau télécoms ou la Tunisie ou Tenerife pour l’électricité, nous montrent l’ampleur des dégâts constatés avant que les réparations ne se rétablissent.

Toutefois, pour les réseaux télécoms, des solutions sont déjà à l’œuvre mais à échelle locale. Et il serait judicieux de réfléchir à des alternatives globales. On peut par exemple, imaginer la généralisation du « durcissement » des composants électroniques contre les rayonnements ionisants.

Penser à la mise en place de « backup » ou sauvegarde des bases de données en les mettant à l’abri des zones sensibles aux secousses sismiques.

Prévoir ce qui se pratique déjà dans les armées : le blindage du matériel informatique contre les radiations dangereuses.

Mettre en place des voies alternatives et de secours en cas d’arrêt soudain de ces réseaux sensibles. L’expérience de l’Agence Américaine de la protection de l’Environnement (EPA) pourrait servir de modèle.

Maintenir la présence humaine qu’aucune intelligence artificielle ne peut remplacer. Car, la généralisation de l’intelligence artificielle déclencherait un emballement technologique appelée « singularité » technologique. Cette présence de l’homme est nécessaire pour mieux accompagner une société humaine et anticiper ses changements seront de plus en plus imprévisibles.

Une curiosité singulière.

Lors des pannes dues à l’arrêt de l’électricité, à Tenerife par exemple, les citoyens et les touristes qui s’y trouvaient en masse, envoyaient des selfies, des SMS, des MMS… la preuve, s’il en faut une, que nous commençons à supporter l’absence de l’énergie mais pas celle des échanges électroniques. Cela présage, vue notre dépendance à ces réseaux, qu’en cas de panne des centres des données, la panique sera…

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