jeudi , 26 décembre 2024

Accélérer la transformation numérique en ces temps difficiles « Le 17 mai, l’incontournable anniversaire. »

Une certaine crise mondiale, sans pareille, qui frappe encore tous les pays a révélé le rôle primordial des technologies de l’information et des télécommunications. Elle a révélé également les grandes disparités, mondialement d’abord, entre les différents pays pauvres et riches, et ensuite localement, au sein des mêmes pays entre les milieux ruraux et urbains. Devant cette crise inédite, l’Union Internationale des Télécommunications, (UIT), œuvre sans relâche pour le développement des TICs et pour l’accélération de la transition numérique. Et pour souligner toute l’importance de la société numérique, cet organe de l’Organisation des Nations Unis, (ONU), célèbre le 17 mai de chaque année, la journée mondiale des télécommunications et de la société de l’information.

D’une actualité brulante, en lien avec la crise de la covid, le thème retenu pour l’édition de 2021 traitera des appuis pour « Accélérer la transformation numérique en ces temps difficiles ». ​​L’objectif du choix de ce thème est de sensibiliser tous les pays membres de l’ONU sur l’importance du numérique. Ce thème sera également l’occasion de rappeler à ces pays le rôle des technologies télécoms comme leviers très importants de la croissance économique et de la compétitivité des pays, particulièrement en cette période critique. Il est évident que les technologies de l’information et de la communication (TICs) constituent aujourd’hui un atout pouvant contribuer à accélérer la réalisation de chacun des 17 Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies.  Surtout qu’il reste moins de dix ans pour la réalisation de ces 17 objectifs. Pour plus d’information sur cette interaction entre les 17 ODD et le numérique voir lien : https://lte.ma/les-technologies-dinformation-et-de-communication-tic-au-service-des-objectifs-de-developpement-durable-odd-fixes-par-lonu/ .

La transformation digitale n’est pas un simple passage d’une technologie à une autre, elle constitue surtout une mutation des états d’esprit et une évolution culturelle. Et le numérique n’est pas une option personnelle ou facultative, il est stratégique aussi bien aux Etats qu’aux entreprises. Il aide les Etats à maîtriser leurs recettes et leurs dépenses, à rendre transparents les services aux citoyens, à dématérialiser et à simplifier les procédures administratives, à améliorer la productivité des différents services dont la santé…

Pour l’Afrique, par exemple, même si l’internet n’est pas encore accessible à tous les citoyens, et même si la confiance numérique est encore à construire à l’instar de ce qui se fait actuellement en Europe, la révolution numérique est en route. Avec plus de 40 pays déjà équipés de la technologie 4G et d’autres prêts à lancer la 5G, les pays africains pourraient accéder, grâce au numérique, à leurs parts de marchés internationaux. Notre continent, dont l’économie numérique est en pleine croissance, compte plus des 500 millions d’utilisateurs de smartphones en 2021.

Pour que l’Afrique ne rate, donc, pas le train de cette nouvelle révolution numérique, et pour que cette transformation numérique réussisse, un accompagnement des compétences doit être mieux assuré. Car pour comprendre ces révolutions technologiques et pour mieux les apprivoiser, il est nécessaire de veiller au renforcement du niveau de la culture numérique des citoyens africains, de tous les africains : décideurs, politiques, élus et jeunesse.

D’autre part, l’Afrique a bien réussi dans la monnaie mobile, modèle qui est en train d’être étendu, avec quelques améliorations, à d’autres continents. Et pour multiplier les réussites, le temps est venu pour revoir les programmes scolaires qui doivent viser à initier nos jeunes, dès la scolarité secondaire, à la programmation informatique. Il est important, également, de promouvoir les applications du numérique dans des centres d’incubation dédiés, pour accompagner les 300 milliards de dollars d’investissements prévus pour les nouvelles technologies numériques dans les dix ans à venir dans notre continent comme l’a affirmé récemment M. Hamadoun Touré ex Secrétaire Général de l’UIT.

Une transformation numérique réussie nécessite une vision et une bonne stratégie avec des préalables en amont et des actions pendant et après. Tout d’abord, elle exige une vision claire, qui doit être insufflée de manière concrète et récurrente à l’ensemble des acteurs concernés. Cela afin de leur préciser tous les aspects d’un projet d’une telle envergure, de les aider à assimiler son enjeu et sa valeur ajoutée, et de les motiver pour se préparer à faire face à ce nouveau paradigme.

En plus, cette vision doit être accompagnée par une stratégie planifiée et active. Aussi, le temps, le budget et les ressources humaines suffisantes pour un tel projet devront être bien programmés. D’ailleurs, la transformation numérique même si elle est basée sur le travail collaboratif et l’effort de tous, elle reste centrée sur l’humain et exige en même temps la redéfinition du rôle de chacun. Pour surmonter la résistance des personnes à ce changement majeur et rendre cette transition lucide, des formations et des développements spécifiques avant et pendant cette phase devront être prévus. Qu’il s’agisse d’un établissement public, d’un ministère ou d’une entreprise, le succès de la transformation numérique s’appuie sur les 5 piliers génériques du changement qui sont développés dans le modèle Knoster. Dans ce guide de la transformation digitale, dont les références sont mentionnées ci-dessous, on mesure bien l’importance de chaque paramètre et les conséquences sérieuses sur tout le projet si un seul paramètre est négligé.

Le guide de la transformation digitale Vincent DUCREY et Emmanuel VIVIER chez Eyrolles :  ISBN 2212570791

 (*) Ahmed Khaouja Directeur de PTT Maroc et expert de l’UIT

LTE.ma 2024 - ISSN : 2458-6293 Powered By NESSMATECH