mardi , 19 mars 2024
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LES TICS ET LE PONT DE RABAT
Photo de LTE Magazine

LES TICS ET LE PONT DE RABAT

Tout d’abord un pont qui est  du plein, en béton, en fer ou en bois,  jeté dans du vide a toujours un sens positif. Par contre un tunnel, qui est du vide trouant du plein, montagne ou souterrain,  traduit des fois des passages étroits et des situations difficiles ou périlleuses. Restons donc tout près du pont et dressons un pont entre l’éthique et les TICs.

Quand tout un pays est en véritable chantier de constructions et de réalisations tournées vers l’avenir, et en même temps, que tout un chacun ne parle que du pont capital c’est à dire celui-là érigé autour de la capitale, c’est qu’il s’agit véritablement d’un grand chef-d’œuvre. Remarquez « chef-d’œuvre » comme ç’est bien nommé. Vous y lirez capital puisque chef signifie tête exactement comme capital, et  vous y remarquerez également le  trait d’union au milieu traduisant un véritable pont : un pont entre la capitale et l’ouvrage. Un pont entre un pays et son avenir ! Un pont entre…

La presse marocaine et les personnes proches des meneurs du projet nous confirment que ce pont serait même unique en son genre au niveau de l’Afrique du Nord. Finalement il y’a de quoi en être fier et il y a de quoi être fier d’en parler. Parlons-en donc.

Epargnons aux lecteurs de LTE magazine toutes les informations techniques qu’ils peuvent cueillir, ici ou là,  grâce aux technologies des télécommunications, données rendues accessibles en un clic telles que : la quantité d’acier, le tonnage de béton, le nombre d’heures…les milliards de DH de coût, les charges de l’entretien et des réparations…et j’en passe. Néanmoins, louons les efforts, qui méritent d’être rappelés, de toute les forces vives qui ont apporté la main à la réalisation de cet ouvrage historiquement datée : le travail accompli par les cadres marocains, toutes compétences confondues, ceux du public et ceux du privé. Compétences qui depuis 10 ans n’ont cessé de travailler dur, d’imaginer, de concevoir, tester… d’assurer toutes les réunions de coordination et de chercher les différents financements nécessaires pour qu’enfin soit réalisée cette belle construction très bénéfique à la collectivité. Long de ses 950mètres et distingué de ses deux pylônes hauts de 200 mètres, ce nouveau pont fait partie de l’autoroute de contournement de Rabat et   enjambe l’oued Bouregrag relie ainsi les deux villes Rabat et Salé. Avec cette autoroute désormais Tanger ne sera qu’à 3h00 de Casablanca.

 Enfin rappelons que les financements ont été assurés en grande partie par la Banque européenne d’investissement et la Banque mondiale, ce qui a permis la conception et la fabrication des haubans en France, à l’entreprise chinoise aidée  de sociétés marocaines de réaliser le projet en respectant les normes européennes.

Le pont de Rabat, donc une véritable réalisation esthétiquement bien réussie et techniquement très sophistiquée,  a été édifié pour rapprocher et relier deux rives séparées  et éloignées. Un autre nom bien nommé ici est Rabat qui a toujours signifié le lien, c’est-à-dire une sorte de pont. Voilà pourquoi, vu de loin et d’en haut,  le pont de Rabat  s’invite, à nous et aux usagers qui l’empruntent, comme un fil à coudre qui traverse deux chas (trous) de deux aiguilles. Un fil donc encore un lien encore un pont ! Un fil pour coudre, lier, relier et rassembler.

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La construction  du pont « rbati » a été décidée pour fluidifier le trafic autoroutier et donc pour diminuer la pollution acoustique et celle de l’air. Pour le dire autrement, l’éthique de ce pont est de préserver le paysage : végétation, animaux et surtout tranquillité et santé des citoyens. Une certaine qualité de vie. Tout se passe comme si le pont, dans ce contexte, a pour finalité la sauvegarde de l’environnement et pour éthique le respect de la nature.

Ce pont nous est dévoilé comme deux oreilles traversées par un appel aux opérateurs des télécoms afin de profiter de la hauteur et des sommets des pylônes pour y installer les leurs afin de fluidifier un autre trafic de plus en plus sollicité.

Certes tout le monde ne parle aujourd’hui que du pont bien réussi comme hier tout le monde ne parlait que du chantier, de ses hommes et de ses femmes, de ses machines et de ses matériaux… curieusement, personne ou presque ne parle ni des  TICs ni des  télécommunications qui ont permis cette belle réalisation. Normal, car la vertu du virtuel est de ne pas se montrer ni de se laisser voir. Et pourtant, qui pense au tracé merveilleusement bien  réussi, au millimètre près,  grâce  aux  nouvelles technologies de télécommunications satellitaires…. Qui a assisté aux retrouvailles des deux parties du pont élancées de chaque rive et toutes les deux se rapprochant jusqu’ à se relier et se rallier malgré le vide vertigineux et ce au millimètre près ! Comme deux membres d’une même famille qui s’enlacent après tant d’années de séparation et d’absence.

Personne ne peut chiffrer le poids des TICs  et des télécommunications dans toute cette belle et grande réalisation. Personne, car ces technologies virtuelles,  n’ont aucune masse. Aucune matière puisque que du pur logiciel. Les modèles pour simuler les phénomènes physiques afin de prévoir comment le pont va se comporter dans le futur face aux différentes contraintes naturelles ont été élaborés sur des ordinateurs grâce à des logiciels spécifiques. Les schémas industriels de différentes composantes du pont ont été échangés, entre le Maroc, la Chine et l’Europe, grâce aux réseaux de télécommunications.

Comme d’ailleurs personne ne peut quantifier toutes les télécommunications passées pour mettre tout le monde sur « la même longueur d’onde » surtout quand on apprend que  plusieurs nationalités  y ont été à l’œuvre. Dernier pont : qu’est qu’un appel  téléphonique ou une télécommunication d’une manière générale sinon qu’un pont aérien, plus précisément un pont ondulatoire entre deux proches ou lointains, entre un émetteur et un récepteur.

Pour finir, ce pont qui se montre à tout le monde comme deux oreilles traversées par un message de bien-être et de vivre ensemble, message crucial et vital plus que jamais surtout en ces moments…a été construit autour de la capitale d’un pays dont le nom Al Maghreb signifie : « occident » par opposition à Al Maschreq qui se traduit par « orient ». Ce même pays  qui est considéré justement comme un pays de l’orient mais dont le nom rappelle « occident » est au fond le  pays qui jetait déjà et depuis toujours le pont entre l’occident et l’orient, ou entre le sud et le nord. Entre les deux rives.

Longue vie au pont rbati et à tous les ponts culturels,  matériels ou virtuels.

Par Khaouja Ata-Ilah-France.

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