mardi , 19 mars 2024
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L’écosystème des startups au Maroc en cinq points.

L’écosystème des startups au Maroc en cinq points.

L’écosystème des startups au Maroc prend forme de plus en plus et ce  depuis quelques années et plus précisément depuis 2014. En 2017 les startups marocaines ont participé positivement au Salon CES de Las Vegas(USA).  Et en 2018 et en 2019 elles étaient aussi présentes au salon Viva technology de Paris. En plus des divers financements dédiés aux startups, le gouvernement marocain a créé, via la Caisse Centrale de Garantie (CCG), le fond Invest Innov depuis 2017. Les banques pour ne pas rater le train de l’innovation apportée par ces startups, ont commencé à réagir positivement afin de les aider directement ou indirectement. Aussi plusieurs grandes entreprises comme l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) et la Caisse de dépôt et de Gestion (CDG) et les grands opérateurs télécoms comme Orange Maroc accordent des aides aux meilleures startups au Maroc. L’objectif de cet article est de passer en revue en cinq points l’évolution des startups au Maroc et aussi de décrire brièvement les acteurs intervenant dans l’écosystème des startups au Maroc.

I-Définition d’une startup:

Une startup, qui signifie en anglais une « société qui démarre »,  est une entreprise innovante qui démarre dans un domaine à fort potentiel de croissance. En relation avec les nouvelles technologies, elle fait appel au capital risque pour financier son développement. L’intérêt pour les startups a commencé pour la première fois dans l’histoire dans les années 1920 à New York aux USA dans les télécoms. Plus précisément dans les projets de la technologie transmission sans fil (TSF) après la découverte de Marconi de la TSF début des années 1900.  Généralement quand on évoque les startups on parle aussi d’incubateurs d’entreprises. Ces incubateurs apportent de l’aide pour assurer  le développement des startups dans le domaine du coaching, de domiciliation et les divers moyens communs.

II-Les acteurs intervenant  dans l’écosystème des startups au Maroc:

La CCG :

La Caisse centrale de garantie (CCG)  est un établissement de crédit assimilé appartenant à l’Etat marocain. La CCG contribue entre autres à donner une impulsion à l’initiative privée en encourageant la création, le développement et la modernisation des entreprises. A partir de 2017 la CCG à travers sa nouvelle solution «Innov Invest», accompagne les start-ups. Ce fonds innov Invest de 500 millions de dirhams, c’est une offre de financement et de démarrage pour les startups innovantes dans leurs phases initiales de développement. Ce programme vise à financer les projets innovants et les investissements dans le capital des startups. Quatre sociétés de gestion ont été sélectionnées par la CCG pour structurer et gérer des fonds de démarrage et du capital-risque (Azur Innovation, SEAF Morocco Growth Fund, Morocco Numeric Fund II, Green Innov Invest). Notons qu’en plus des 500 millions de dirhams apporté par le fond Innov Invest, plus de 400 millions de dirhams sont accordés et ce  grâce à la mobilisation d’investisseurs privés locaux et étrangers. La CCG labellise aussi  les incubateurs de start-ups, qui ont pour mission d’aider aussi les startups. En effet, afin d’assurer le suivi et l’assistance nécessaires aux startups, la CCG a certifié plusieurs structures pour soutenir les porteurs de projets et les entreprises en démarrage innovateurs.  Récemment la Caisse centrale de garantie (CCG) a labellisé une deuxième liste de dix structures d’accompagnement des startups. Ainsi aujourd’hui le nombre d’accompagnateurs de startups est de 16.

Le centre La Factory:

Ce centre Factory situé à Casablanca, a pour objectif de créer des conditions de collaboration entre les startups et les grandes entreprises. Les dirigeants de startups et les concernés au niveau des grandes entreprises bénéficient d’un programme d’accompagnement dit « Scalerator ». Un programme d’accompagnement déployé en 3 étapes (Soft skills, Technique et Business).

Outlierz Ventures :

Outlierz Ventures  est un fond appartenant à la plateforme TechCrunch en aux Etats-Unis.  Au Maroc il a été créé en 2017 ce fonds Outlierz Ventures d’investissement en capital-risque dédié aux startups technologiques africaines. Basé à Casablanca a déjà investi dans plusieurs startups opérant sur le continent africain. Misant des tickets allant jusqu’à 5 millions de dirhams. Outlierz Ventures investit dans des entreprises africaines à fort potentiel de croissance qui utilisent la technologie pour transformer les secteurs traditionnels (fintech, insurtech, agritech, healtech et logistique). Le fonds intervient avec des tickets d’investissement qui oscillent entre 500 000 dirhams et 5 millions de dirhams dans des tours de tables de startups selon des conditions fixées par l’organisme gérant ce fond.

Les incubateurs :

L’une des salles du 1ier centre d’incubation Haidian labélisé à Pékin en 1988 que Lte Magazine a visité fin 2017

Les incubateurs invitent les startups à partager dans leur début leurs locaux ainsi que leurs ressources administratives, logistiques et techniques. Dans certains pays  un incubateur peut partager avec les startups l’utilisation de ses laboratoires afin qu’une nouvelle entreprise puisse développer et tester ses produits à moindre coût avant de commencer la production. En règle générale, la phase d’incubation est limitée dans le temps. Au Maroc, la CCG, en tant qu’organisme qui soutient les startups, a labellisé un bon nombre d’incubateurs. Le « Fonds Innov Invest », lancé officiellement fin octobre 2017,  s’appuie sur un réseau de partenaires opérant à différents niveaux de la chaine de financement apportant des alternatives concrètes à l’insuffisance de financements dont souffre les startups. Les incubateurs sont des structures qui accompagnent en amont les startups souhaitant concrétiser un projet ou une idée de création d’entreprise innovante. Les startups sont accompagnées par les incubateurs dans la réalisation de leur business plan et des phases initiales de la création de l’entreprise. Les incubateurs ne financent généralement pas les projets. Leurs équipes vont par contre orienter les entrepreneurs dans leur recherche de financements. Lorsque la structure va s’établir durablement et générer du chiffre d’affaire, elle volera alors de ses propres ailes et fera appel éventuellement à du financement externe.

Les entreprises :

III-Les financements prévus pour les startups au Maroc:

Le financement bancaire n’est pas adapté aux startups. Normalement les banques financent les projets des entreprises quand ces dernières arrivent à présenter des garanties ou à évaluer les risques auxquels ces entreprises s’exposent. Or une startup dans ses débuts ne peut pas évaluer les risques. Le projet de la loi N° 15-18 concernant le Crowdfunding récemment adopté par le Conseil de Gouvernement pourra être une alternative aux banques. Dernièrement les banques ont commencé à bouger afin soit d’héberger les startups ou de les aider. D’ailleurs plusieurs groupes comme l’OCP et les opérateurs télécoms comme Orange accordent des aides à meilleures startups au Maroc.

Innov Invest un organisme mondial, visant à apporte un appui de financement aux startups. Au Maroc le fond Innov Invest a été lancé en 2017 pour appuyer les startups innovantes et ce en étroite collaboration avec la Caisse Centrale de Garantie (CCG). Ce fond a été lancé en 2017 et il a été doté de 500 millions de dirhams, mobilisés auprès de la Banque Mondiale avec en outre un soutien financier de l’Union Européenne. Les apports des autres sources de financement pour accompagner ce fond Innov invest qui proviennent notamment d’investisseurs nationaux et étrangers sont estimés à 400 millions de dirhams. Il y a lieu de noter que d’autres grands groupes, comme l’OCP ou l’opérateur Orange Télécom ou les banques comme la BCP apportent aussi de l’aide financière aux Startups.  A ne pas négliger les apports directs des porteurs de projets ou des apports en nature comme ceux des incubateurs.  Récemment on assiste à une adaptation des marchés des capitaux à l’écosystème des  startups. Le directeur du développement à la bourse de Casablanca à déclarer à ce sujet : qu’il faut améliorer le cadre juridique afin que la bourse s’adapte à la réalité de cette nouvelle économie. Ainsi le marché alternatif  qui devrait voir le jour à la bourse de casa constitue un pas majeur en avant.

CDG Invest, branche investissement du Groupe Caisse de Dépôts et de Gestion (CDG), a lancé le programme « 212 Founders »

Le programme « 212 Founders » est une initiative visant à soutenir la croissance des start-ups au Maroc, à travers un accompagnement et des financements. « Ce programme 212 Founders, a pour objectif de faire apparaitre à terme des startups de dimension internationale à partir du Maroc. Dans cette première édition de septembre 2019 une 20 startups sur près d’un millier de candidats ont été sélectionnées pour participer à ce programme. La CDG propose un financement pouvant aller de 1 à 3 millions de DH en contrepartie d’une prise de participation, à des conditions favorables pour les startups.

IV-Difficultés rencontrées par les startups au Maroc, (source: voir lien https://maroc-diplomatique.net/les-maux-des-start-ups-marocaines/).

La création des start-up est parfois difficile.  Les start-ups sont créées surtout par des jeunes diplômés en haute technologie, souvent en  manque d’expériences dans le domaine de la gestion de projet sur le terrain ou par des jeunes commerciaux en manque d’expérience de développement et des aspects technologiques. A cet effet l’AMIC (association marocaine des investisseurs en capital) propose une feuille de route d’ici 2021 pour développer un écosystème solide et attrayant des start-ups au Maroc.

Les principales recommandations qui ressortent du diagnostic réalisé par l’AMIC sont:

– L’élaboration d’une vision commune pour la promotion de l’innovation;

– l’adaptation du système juridique et fiscal à la start-up, au fondateur et aux investisseurs;

– la mise en place de mesures de financement efficaces pour les chercheurs, entrepreneurs et les start-ups;

– le renforcement des capacités d’accompagnement de l’écosystème;

– l’ouverture des marchés publics et stratégiques aux start-ups;

– la mise en place d’un marché financier pour le refinancement des start-ups innovantes à fort potentiel;

– l’accompagnement à l’international des start-ups marocaines;

– la mise en place de dispositifs d’incitation pour l’installation de start-ups prometteuses au Maroc.

V-Les conseils pour réussir sa création de start-up (source: Challenges.fr, voir site) :

https://www.google.com/amp/s/www.challenges.fr/start-up/10-conseils-pour-ne-pas-planter-sa-start-up_99832.amp)

1- Travail d’équipe (Il est donc préférable de commencer au moins à deux):

A la tête d’une start-up qui démarre, il est préférable d’avoir deux compétences nécessaires: l’une qui traite les produits et la technologie, l’autre qui gère  le projet et le marketing.

2- Le développeur est important (ne commencez pas avec un stagiaire):

Le premier développeur est la clé d’une start-up. Il faut plutôt chercher un directeur de développement de préférence jeune, afin d’évoluer avec le projet. Ce cas est plus nécessaire dans le cas où les crateurs de startups sont de formation commerciale.

3- Le commercial est également important (ne commencez pas avec un stagiaire):

Le premier commercial d’une start-up doit être parmi les fondateurs ! Le premier vendeur doit donc faire partie de l’équipe des fondateurs de la start-up. Ce cas est plus nécessaire dans les cas où les créateurs de start-up sont des ingénieurs.

4- Le projet aura besoin de financement (sinon, ce n’est pas une start-up.)

Si vous pensez que vous n’avez pas besoin de financement, cela signifie probablement que vous n’êtes pas une start-up à forte croissance.

Une start-up qui a de l’ambition aura forcément besoin de capitaux pour croître rapidement.

Aussi une startup doit faire attention de ne pas finir comme une entreprise de services avec un modèle d’affaires qui se développe beaucoup plus lentement qu’avec un produit et qui ne nécessite pas beaucoup de financement. Nous sortons donc du cadre de la start-up à forte croissance et nous entrons dans le domaine de la société à faible risque et à faible croissance.

5- Faire des raccourcis:

Les plus grands innovateurs sont ceux qui ont créé des raccourcis pour se développer. Ces raccourcis peuvent être liés à l’organisation actuelle d’une chaîne de valeur, aux pratiques commerciales, aux méthodes de communication et même à la réglementation. Les innovateurs qui dérogent à certaines règles prennent des risques de ce côté-là. Cela ne fonctionne pas toujours, mais cela change la donne.

6- Pensez toujours aux clients :

Vous devez maîtriser ce que les clients veulent et savoir comment distinguer la valeur de ce que vous leur apportez. Si vous ne donnez pas à vos clients des économies de temps, un gain économique ou un gain émotionnel, vous devrez probablement revoir votre projet.

7- Les concurrents existants sont le problème du client et donc votre opportunité

Connaître l’insatisfaction des clients générée par vos concurrents potentiels sur le marché. Les concurrents sont l’occasion de faire mieux et de se comparer. Et c’est une bonne chose, puisque les investisseurs considèrent que l’existence de concurrents garantit l’existence d’un marché. Mais attention: il faut apporter une véritable innovation par rapport aux concurrents non seulement pour agir en marge !

8- Une startup devrait se concentrer sur le marché et pas trop sur les médias et divers forums inutiles:

La communication de la start-up doit être gérée à long terme et de manière ciblée. De préférence à vos clients et partenaires potentiels. La start-up doit garder le cap !

(*) Youssef Diop est consultant télécom et TIC

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