vendredi , 29 mars 2024
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Le management de l’innovation

Le sage du 21ème siècle sera à coup sûr le manager de l’innovation. Conducteur des changements, il trouve son équilibre dans et par le mouvement même.

Par Houda JARRAYA Communication & International Relations Manager

Par Houda JARRAYA Communication & International Relations Manager

Aujourd’hui, cependant, le manager de l’innovation paie encore cher le luxe qu’il s’offre en imaginant des solutions nouvelles. Il rencontre  en effet autour de lui davantage de résistance que du soutien.

Beaucoup d’acteurs de l’entreprise, beaucoup de collaborateurs, beaucoup de témoins protestent devant les tentatives de nouveautés. Ils se disent au fond d’eux-mêmes : Je n’ai jamais trouvé ça. Je n’ai jamais eu besoin qu’un autre le trouve. Et personne ne m’a jamais demandé.

Ces gens apprécient peu de vivre dans un espace ou les produits qu’ils fabriquent, les moyens qu’ils utilisent se métamorphosent sans qu’ils en soient les maîtres. Ils sentent plus ou moins confusément que la civilisation ne peut se passer d’eux mais  qu’elle passe au-dessus d’eux. Le rôle du management de l’innovation est d’aider à mener un projet à son terme. Il a pour tâche de résoudre un paradoxe : la relation insuffisance du nombre des innovations comparativement à l’entendue des connaissances scientifiques et techniques s’accumulant dans le cerveau des cadres et des diplômés. En fait, le savoir technologique et le bagage scientifique constituent une potentialité formidable, précieuse mais qui reste à convertir en nouveaux produits, nouveaux services et nouveaux processus de fabrications. Le management de l’innovation est une discipline qui s’adresse à l’homme complet, pris sous toutes ces facettes : ingénieur, producteur, chercheur, gestionnaire, acteur social, individu.  Innover mobilise la personne toute entière. Ainsi l’ingénieur, pour gagner en efficacité, ne se cantonne plus aux préoccupations technologiques qu’on lui réservait autrefois.      On peut repérer trois étapes à franchir sur le chemin de l’innovation qui correspondent d’ailleurs aux 3 lignes de force du management en tant discipline à maîtriser :

   -Générer des idées remises et les faire partager.

 -Répondre aux opportunités du marché.

  -Dresser le diagnostic de rentabilité des projets novateurs.

   L’enfermement dans notre univers intérieur nous tente parfois. Mais pour insuffler l’innovation, il faut marcher avec les autres, se frotter aux avis contradictoires, se battre pour arracher l’information essentielle, pour la transmettre et pour en donner le sens, prêt aussi à rencontrer la compréhension et l’adhésion la plus motivante. Autre frein à l’innovation : le peu d’élan manifesté par certains décideurs pour supporter tel projet nouveau. L’innovation a en fait un double visage : le nouveau, ce n’est seulement  un progrès par rapport au passé, c’est aussi un dénigrement du passé et une dévalorisation des atouts détenus par le corps en place, d’où la résistance de ces derniers. Ajoutons à cela une certaine traque de l’individualisme dans l’entreprise. Les innovateurs sont des hommes ouverts et enclins à l’innovation. Il leur faut un climat propice à la créativité qui génère les idées et pour surcroît, l’élan, l’enthousiasme et la volonté. Il faut voir à quel point  chaque innovateur a ses théories favorites, ses méthodes d’approche préférées, ses techniques ingénieuses, ses solutions, ses propositions personnelles de projets. Innover, c’est également investir. On assiste à une irrésistible ascension des dépenses en investissements immatériels, frais de Recherche et Développement, coût de prototypes des mises à l’essai, de dépôt de Brevet, d’étude de faisabilité, coût des études de marché, des achats de clientèle, des acquisitions de savoir-faire, de la formation, de l’assistance au démarrage de l’installation, coût du plan de financement, du montage de dossier d’investissement, du contrôle budgétaire, etc…Dans les firmes  de hautes technologies, en tout cas, l’aptitude du personnel à exercer des fonctions techniques, le savoir-faire managérial sont considérés comme des avoirs précieux. Ils font l’objet d’un investissement important. Une telle compétence polyvalente de l’entreprise innovante est un atout incomparable face à la concurrence actuelle qui utilise constamment l’arme de l’innovation. Ainsi on peut qualifier d’entreprise de l’excellence toute entreprise performante exigeant de plus en plus que ses cadres remplissent pleinement leur rôle de ce manager de l’innovation.

Par Houda JARRAYA Communication & International Relations Manager

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