jeudi , 28 mars 2024
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La FTTH : levier pour assurer l’attractivité économique des villes.

La FTTH : levier pour assurer l’attractivité économique des villes.

La ville intelligente découle, par traduction, de l’expression anglaise « smart city », et désigne une ville utilisant les meilleurs outils modernes pour assurer sa gestion. Ce concept vise, entre autres, à satisfaire les différents besoins d’une ville dans le cadre de la recherche d’une meilleure qualité de vie des citoyens et des entreprises. Récemment, on a commencé à lier ce concept aux villes utilisant les technologies de l’information et de la communication (TIC), pour « améliorer » la qualité des services urbains, ou encore, pour réduire ses différents coûts. La fibre optique est indispensable pour asseoir les TIC dans nos cités.

La promotion et le développement d’une ville intelligente se fait dans le cadre de ce qu’on appelle le marketing du territoire. Marketing qui vise à la mise en valeur des villes et pour les encourager à prendre part  à la compétition nationale et internationale. Cette promotion concerne les différents acteurs, comme les opérateurs de télécommunications, les sociétés informatiques, intégrateurs de systèmes d’information, opérateurs de réseaux électriques, distributeurs d’énergie, entreprises de travaux publics, promoteurs immobiliers, entreprises de transport, équipementiers des télécoms, en plus des autorités publiques locales ou nationales. Ainsi la FTTH (Fiber To The Home ou Fibre optique jusqu’au domicile)  devient une nécessité pour la valorisation de nos villes, car elle sera un facteur incontournable pour améliorer la compétitivité et l’attractivité économiques de nos cités. Grâce à la fibre optique, les citoyens et les entreprises vont pouvoir bénéficier de nouveaux services qu’il était impossible d’atteindre via les seules technologies basées sur le cuivre. Voilà ce qui ressort de ce 4ème symposium de la fibre optique.

KHAOUJA FTTH

Auparavant, la fibre optique a été initialement déployée au Maroc, en point à point et particulièrement dans les zones dédiées comme celle de Kenitra Free zone pour attirer des grands groupes industrielles. Aujourd’hui avec l’avènement de la technologie FTTH ou Fiber to the Home on arrive à démocratiser au mieux le très haut débit par fibre optique et l’installer un peu partout au Maroc. En effet, la technologie PON à base de coupleurs passifs à l’instar de la technologie cellulaire dans les mobiles a permis d’offrir la FTTH aux entreprises ou aux particuliers grâce à la topologie point à multipoint et ce à des prix intéressants. Les coupleurs, qui sont passifs c’est-à-dire ne consommant pas d’énergie électriques, sont déployés pour desservir plusieurs zones ou plusieurs abonnés.

Si le nombre d’abonnés FTTH, dans le monde avoisine les  280 millions en 2017, il le sera de 600 millions en 2025. Actuellement c’est l’Asie pacifique qui est leader dans le monde avec plus de 77% de la part de marché en abonnées de la FTTH. La Chine est leader en la matière avec presque 160 millions d’abonnés FTTH en 2017. Au Maroc, le déploiement du très haut débit par la fibre optique est assuré par les trois principaux opérateurs via la FTTH. LA FTTH a atteint au Maroc seulement 37000  abonnés en 2017 contre 11.000 un an auparavant.

FTTH02

Les difficultés pour le développement de la FTTH au Maroc découlent de divers blocages dont notamment réglementaire. Les lois de l’urbanisme qui encadrent les télécoms datent début des années 90. Fixer des redevances de l’occupation du domaine des collectivités locales justes et assurer leur harmonisation au niveau national est parmi les conditions de déploiement des réseaux très haut débit en fibre optique au Maroc, à côté de la publication de l’arrêté conjoint cité dans la loi n° 12-90 relative à l’urbanisme. Les opérateurs télécoms sont soumis aux mêmes conditions concernant les redevances à payer pour le domaine public des fréquences et pour le domaine public routier mais pas pour le domaine public des collectivités locales. Le montant des redevances pour le domaine des communes devrait être le fruit d’une conciliation entre l’intérêt national du déploiement des réseaux sur le territoire et le développement de ressources propres des collectivités. Celles-ci doivent agir en tant qu’instrument publique pour le bien être de leur population. Le ministère de tutelle peut laisser à la collectivité le droit d’appliquer, dans certains cas, la gratuité comme facteur incitatif à l’aménagement du territoire. Aussi il y a lieu de faciliter l’octroi des autorisations aux opérateurs télécoms pour l’installation de la fibre optique. Envisager même dans le cas du denier mille des régimes déclaratifs. Quant au partage d’infrastructure entre opérateurs télécoms, économiquement, Il ne paraît pas logique que chaque opérateur de boucle locale optique dispose de sa propre infrastructure pour arriver jusqu’aux abonnés. Donc en plus des autres partages de l’infrastructure qui peut être envisagé, la partie terminale des réseaux fibre devra donc être mutualisée entre plusieurs opérateurs afin entre autres de faciliter la concurrence. Aussi le partage concerne aussi l’ouverture du génie civil des opérateurs historiques. Un peu partout les régulateurs déclarent le génie civil comme marché pertinent et les opérateurs historiques comme opérateurs puissants sur cette partie. Le Maroc a mis en place  des lignes directrices FTTH (voir la décision ANRT/DG/N°06/14 du 16 avril 2014 sur site ANRT). Cette décision fixe normalement les lignes directrices relatives aux modalités opérationnelles, tarifaires et conventionnelles de partage et de mutualisation des infrastructures des réseaux en fibre optique jusqu’à l’abonné (FTTH) au Maroc.

Par Ahmed Khaouja expert FTTH, ayant suivi une formation en 2018 sur la FTTx couronnée par un diplôme cosigné par l’UIT.

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