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La formation de demain cas du lycée

La formation de demain cas du lycée

La formation de demain cas du lycée

C’est l’affaire d’aujourd’hui

Par Pr. Daoud Abdelaziz
Par Pr. Daoud Abdelaziz

 

 

Dans le parcours scolaire, le lycée est le cycle de la diversification.

Il importe donc qu’il permette :

  • de choisir une orientation en connaissance de cause et de préparer efficacement l’entrée dans les enseignements supérieurs ou dans la vie professionnelle.

  • d’améliorer de manière constante le niveau de formation de tous les élèves et de s’assurer qu’aucune sortie du système scolaire de se fait sans une qualification attestée.

La réforme du lycée porte en elle-même une dynamique de changement. Les mesures prise pour le court terme devront être évaluées, infléchies chaque fois que nécessaire pour aller plus loin encore.

Sans bouleverser l’architecture du lycée, la réforme doit proposer un nouveau cadre permettant de faire émerger de nouvelles pratiques pédagogiques, de mettre en place le travail en équipe et d’encourager les initiatives personnelles et collectives au sein des établissements.

Cette réforme doit permettre de détecter tous les talents, de les encourager et de les valoriser.

Il est nécessaire que les lycéens maîtrisent des exercices fondamentaux de la vie pratique et professionnelle: la rédaction d’une lettre ou d’un rapport, la lecture d’un tableau de chiffres, l’utilisation d’un traitement de textes, ou la maîtrise d’un bref exposé en arabe ou dans une langue étrangère.

Il ne s’agit pas de diminuer les heures d’enseignement accordées aux élèves mais, en variant les approches pédagogiques, de permettre une acquisition durable des connaissances et une prise en compte de tous les talents.

Cette mesure permet au-delà des heures de cours, de laisser du temps aux élèves pour participer à d’autres formes d’activités qui contribuent à renforcer leur formation.

Les heures de cours stricto sensu peuvent être limitées à 26 heures en moyenne dans la voie d’enseignement général et à 30 heures dans la voie technologique. S’ils les souhaitent, les élèves peuvent choisir une option facultative de 2 ou 3 heures.

« Il faut introduire davantage de connaissances littéraires, artistiques et économiques qui doivent intégrer la culture de base des élèves. Un enseignement technique et scientifique pur et dur ne serait pas suffisant et intéressant, sans le savoir puisé dans les matières linguistiques, économiques… »

Sans que les enseignants en soient responsables, les programmes surchargés, enseignés uniquement en classe entière, induisent une mauvaise assimilation des connaissances. Tous les élèves pâtissent tôt ou tard de cette situation. Les élèves en difficulté sont immédiatement entraînés dans une spirale de l’échec tandis que les bons élèves ne peuvent approfondir les savoirs.

De leur côté les enseignants sont soumis à un programme officiel qu’il faut terminer coûte que coûte ce, qui les contraint à renoncer aux pratiques pédagogiques innovantes qu’ils souhaiteraient mettre en place.

Cette spirale conduit à un lycée en trompe l’œil où les programmes sont ambitieux mais ne sont étudiés que superficiellement.

A l’exhaustivité des programmes, il faut peu à peu substituer un enseignement intensif, exigeant et de qualité, ce qui suppose un accompagnement pédagogique renforcé pour entraîner le plus grand nombre d’élèves.

En effet, chaque élève, en fonction de ses besoins propres, doit pouvoir trouver dans le cadre du lycée toutes les aides nécessaires à la réalisation du travail attendu de lui. Pour cette raison, l’on veillera soigneusement à ce que les élèves puissent avoir accès aux centres ressources de leur établissement (CDI et salles informatiques) qui devront donc être ouverts plus largement. Le CDI constitue une source incontournable d’accès à l’information.

L’enseignement des nouvelles technologies n’est pas organisé sous forme d’une nouvelle discipline. Il a deux dimensions : tout d’abord, les disciplines intègrent l’usage et la compréhension de ces technologies ; ensuite, dans le cadre de la préparation des Travaux Personnels Encadrés, les lycéens sont invités à utiliser l’ordinateur de façon systématique.es nouvelles technologies de l’information et de la communication peuvent permettre une amélioration de la qualité de l’enseignement. Tous les élèves doivent y avoir accès. Ceci est aujourd’hui possible dans plusieurs lycées grâce à l’effort d’équipement informatique consenti par les régions et par l’Etat.

Dans le cadre des programmes nationaux, une plus grande liberté est laissée à l’enseignant pour choisir ses supports et ses pratiques pédagogique (œuvres, sujets de travaux pratiques…).

La mise en place de la réforme de lycées, outre la refonte des programmes disciplinaires, demandant des réflexions interdisciplinaires approfondies, un programme ambitieux de formation continue est donc nécessaire.

Des débats entre professeurs et chercheurs seront organisés et pourront s’inscrire dans les plans de formation continue. Et le plan de formation des enseignants fera partie du projet d’établissement et d’un Programme national.

Il faut souhaiter une reprise du lycée technique, qui a disparu ces dernières années, avec des améliorations de programmes tenant compte de l’enseignement maîtrisé dans les Instituts Supérieurs nouvellement créés dans notre pays.

Un des facteurs de succès du Japon est la qualité de l’enseignement technique secondaire. En revanche le Portugal a subi (et continue à subir) de sérieux problèmes en conséquence de l’abolition de l’éducation secondaire technique dans la deuxième moitié des années 70.

Il faudra y assurer une culture technologique industrielle associée à une culture scientifique pour réussir convenablement les métiers de techniciens et d’ingénieurs.

Par le Pr. Abdelaziz Daoud

        Expert de l’ONUDI

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