mardi , 19 mars 2024
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Entretien avec M. Yves Gauthier, Directeur Général d’Orange Maroc

Entretien avec M. Yves Gauthier, Directeur Général d’Orange Maroc

On remercie beaucoup M. Yves Gauthier, Directeur Général d’Orange Maroc d’avoir bien accepté de consacrer le présent entretien à Lte magazine.

  • 1-Tout le monde affirme que vous avez bien fait de changer de nom de l’opérateur Méditelecom en nom Orange fin 2016. Est-ce que ce changement a apporté une plus-value à Orange Maroc?

Changement de marque  a permis à Orange Maroc d’avoir accès aux innovations de Groupe Orange et le transfert de savoir-faire. Il est été un levier pour introduire sur le marché local une marque internationale avec de nouveaux services, des offres innovantes et un parcours client simplifié, améliorant ainsi l’expérience client.

  • 2-Quels sont les projets d’Orange Maroc pour les trois ans à venir ?

Les projets d’Orange Maroc visent à contribuer à son ambition de devenir l’opérateur de référence du digital au Maroc, offrir la meilleure expérience à ses clients, profiter de la croissance du segment de l’Internet Haut et Très Haut débit mobile et fixe, enrichir les offres de contenu et accompagner les entreprises et les administrations publiques dans leur développement en devenant leur principal partenaire technologique.

L’accès au numérique devient un besoin essentiel pour le plus grand nombre, dans la vie privée comme dans la vie professionnelle, et les usages se développent de plus en plus. La digitalisation doit permettre de faciliter la vie des gens en éliminant la complexité bureaucratique et en facilitant les démarches.

Pour ce faire, Orange Maroc continuera à mettre en œuvre de grands projets d’infrastructures pour étendre la couverture haut et très haut débit mobile et  fixe à travers le déploiement du FTTH et des technologies Wireless Fixe. Il est donc certain qu’Orange Maroc ne fera qu’accélérer ses investissements pour les années à venir.

  • 3-comment concevez le développement du très haut débit par la FTTH au Maroc après l’adoption de la loi 121-12 sur les télécoms surtout que cette loi a introduit le très haut débit dans le périmètre du service universel en zones pré urbaines et rurales ?

Tout d’abord nous nous félicitons de l’adoption de la nouvelle loi 121-12 relative à la poste et aux télécommunications qui traite de trois aspects fondamentaux pour le développement du très haut débit au Maroc, à savoir la notion d’aménagement numérique du territoire, l’élargissant le service universel aux services de connectivité à haut et très haut débit et encadrant mieux le déploiement des infrastructures de télécommunications sur les nouvelles constructions.

Les opérateurs de télécommunications auront l’opportunité de démocratiser l’accès à l’Internet fixe, notamment à travers le FTTH, à toutes les franges de la population, à partir du fond Service Universel qui est au demeurant constitué à partir de leurs contributions.

D’une manière générale, nous considérons que le marché de l’Internet fixe n’est pas encore ouvert, dans la pratique, à la concurrence, et ce malgré tout le travail accompli par le régulateur pour définir un cadre réglementaire propice à l’accès à l’infrastructure essentielle, dont dispose Maroc Télécom, en tant qu’opérateur historique.

La fibre optique est une nécessité dans le monde d’aujourd’hui pour accompagner le développement du contenu, qui est de plus en plus gourmand en capacités. Le développement d’infrastructures en fibre optique générera de la valeur ajouté dans plusieurs domaines d’activités comme la santé, l’éducation, les services publics…

La fibre optique permettra aussi de jouer un rôle important pour le développement numérique et le désenclavement en offrant par exemple la possibilité au marocain d’accéder à l’éducation et aux services de santés là où la fibre optique est présente, grâce à des programmes de E-santé ou E-éducation…

Le principal enjeu étant le développement économique du pays en général et du secteur des télécommunications en particulier.

A cet effet, la nouvelle loi des télécoms vise à renforcer les pouvoirs de l’ANRT dans le but de rendre effectif le partage et la mutualisation des infrastructures, et prévoit également (i) l’établissement, par voie réglementaire, des spécifications techniques que devront respecter les promoteurs et lotisseurs en vue de permettre à tous les opérateurs d’y raccorder leurs réseaux de télécommunications, ainsi que (ii) la fixation par voie réglementaire, des modalités d’accès aux infrastructures   essentielles de télécommunications, gérées et entretenues au niveau de certaines zones.

  • 4-Est-ce que Orange Maroc compte développer le domaine de l’internet des objets avec les réseaux existants comme celui de la 4G ou bien il va attendre le déploiement du réseau 5G ?

L’internet des objets(IoT) est déjà une réalité chez Orange Maroc grâce aux technologies de connectivité cellulaires (3G/4G et carte SIM). Aujourd’hui, Orange Maroc propose à ses clients des offres de gestion de flotte, SmartM2M et aussi de la télémétrie, leur permettant ainsi d’optimiser leurs coûts et accroître la valeur ajoutée. Par exemple, la solution Télémétrie permet aux régies qui l’ont adoptée de simplifier le processus de collecte de données par conséquent réduire les coûts y associés.

Par ailleurs, et grâce au partenariat avec Orange Business Services, Orange Maroc est en mesure d’introduire des offres IoT par l’implémentation des écosystèmes dédiés pour répondre aux besoins clients et ce dans le cadre fixé par le régulateur.

  • 5-Orange Maroc a annoncé récemment avoir déjà effectué des tests réels sur la 5G.  Certains acteurs évoquent 2022 comme le début du grand déploiement de la 5G au Maroc.  D’après vous est-ce que les opérateurs télécom marocains seront prêts pour 2022?

Nous concevons la 5G comme une évolution du réseau 4G. Nous pensons que la 5G sera une opportunité pour apporter du très haut débit et ainsi être un très bon complément à la fibre pour couvrir les villes en très haut débit fixe. Pour l’utilisation mobile le business case sera certainement plus difficile et dépendra des fréquences utilisées et donc du nombre de sites nécessaires pour avoir une bonne couverture mobile. Nous adapterons notre stratégie de déploiement en fonction de ces paramètres.

  • 6-Les opérateurs télécoms sont au centre de la transformation digitale. Ils offrent la connectivité et certains services nécessaires à cette transformation. Comment le partage d’infrastructure pourra jouer un rôle en amont pour accélérer cette connectivité nécessaire pour la transformation digitale au Maroc ?  

Le partage d’infrastructure permet de gagner en temps et en cout de déploiement. Il faut reconnaitre qu’au Maroc ce partage n’est pas très développé pour le moment. J’espère que le contexte règlementaire va le favoriser mais rien ne remplacera  la volonté des opérateurs. Je pense que les  difficultés que nous rencontrons pour installer de nouveaux sites, les redevances que nous payons pour les sites et le passage de la fibre vont inciter les opérateurs à collaborer davantage, en tout cas je le souhaite.

Par ailleurs, la mise en place de procédures rapides pour l’occupation du domaine public ou encore l’uniformisation et la baisse des tarifs d’occupation du domaine communal est également indispensable pour le déploiement des infrastructures.

  • 7-Le 7 mai 2019, le groupe Orange France a annoncé le rachat (100%) de Secure Link, spécialiste européen de la cyber-sécurité basé aux Pays-Bas. Avec cette opération le groupe Orange s’affirme comme un leader de la cyber-sécurité en Europe. Orange Maroc, en s’appuyant sur le groupe Orange France a lancé la cyber-sécurité sur le marché entreprise au Maroc. Comment Orange Maroc utilisera l’expérience du groupe Orange France dans l’intérêt des entreprises marocaines ?

Il est évident que la cyber sécurité est une préoccupation majeure de toutes les entreprises au monde. C’est un domaine très complexe qui requiert une expertise extrêmement pointue.

Cela nécessite aussi des investissements en matière de supervision avec des Security Operations Center efficaces. Il est bien évident qu’à l’échelle d’un opérateur ce serait extrêmement couteux

pour mettre en place une offre de cyber-sécurité de niveau mondial, nous allons donc nous appuyer sur l’expertise et les SOC du groupe Orange pour faire bénéficier les entreprises et administrations Marocaines  de ce qui se fait de mieux en matière de Cyber Security.

Entretien conduit par Ahmed Khaouja en français. 

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